Saint Vincent de Paul
Fête le 27 septembre
Les enfants trouvés
Un soir de 1638, au retour d’une de ses missions, saint Vincent de Paul trouva sous les murs de Paris un mendiant occupé à déformer les membres d’un pauvre petit enfant qui devait servir ensuite à exciter la compassion.
- Barbare, s’écria-t-il, vous m’avez trompé ; de loin, je vous avais pris pour un homme !
Il prend la victime et il emporte dans ses bras, avec le petit supplicié, l’œuvre nouvelle des enfants trouvés.
Que faire de cet enfant ? On lui indique la maison de la Couche, où la police déposait les nouveau-nés trouvés sur la voie publique ; or, c’était sans doute de là que sortait celui qu’il y apportait.
La police est toujours très incapable de fonder des œuvres de charité, elle est particulièrement dure pour l’enfance ; la veuve et deux servantes qu’elle entretenait à la Couche pour recevoir les nouveau-nés, n’ayant ni ressources, ni nourrices, donnaient des soporifiques aux nourrissons pour les faire taire ou mourir. Ou bien, les considérant comme perdus, elles en faisaient un commerce odieux et les vendaient pour quelques sous, soit à des gens dominés par la fureur de vivre qui les égorgeaient pour se procurer des bains de sang qu’ils expiaient bientôt en enfer, soit aux faiseurs de sortilèges qui, poussés par le démon, arrachaient les entrailles pour des opérations magiques, soit enfin à des gueux qui les estropiaient, ou à des prostituées.
Mieux valait mourir dans le ruisseau, comme il arrivait d’ailleurs ordinairement.
Quand Vincent de Paul apporta l’enfant en cet ignoble repaire, son âme fut oppressée ; il apprit qu’on mourait là sans baptême ; il osa à peine y poser son fardeau, alla chercher secours auprès des dames de son assemblée de Charité, car il eût voulu acheter et amener tous les enfants, mais l’exécution était difficile.
Ce violent désir, il le réalisa bientôt ; il en prend douze d’abord, en mémoire des douze apôtres. Lesquels ? On tira au sort comme pour saint Mathias. Les dames portèrent les douze enfants à Mlle Legras et aux filles de charité ; on chercha une maison, puis une autre ; on assembla des chèvres, on se préoccupa de trouver des nourrices ; l’œuvre des enfants trouvés était commencée d’urgence.
Les douze petits élus de la Providence, placés bientôt près de la porte Saint-Victor dans une maison aérée, prenaient heureuse figure, étaient frais et bien venants en comparaison de ceux qui demeuraient à la Couche, pâles et souffreteux.
Lorsqu’on apportait quelques dons, du linge, aussitôt M. Vincent courait à la Couche prendre un orphelin de plus ; c’était une douleur invincible de choisir ; on tirait au sort, puis il trichait un peu et en prenait deux pour un.
Mais l’hiver venu, dans les rues désertes et avant que la police, qui se chauffait, ne passât, d’autres enfants mouraient au milieu de la neige. Quand ses relations avec la maison des abandonnés eurent fait connaître ce désastre à M. Vincent, il ne put demeurer la nuit en son lit et, au lieu de se reposer de tant de labeurs, il parcourait les quartiers de la pauvreté et du vice, les faubourgs écartés, infectés, à cette heure de brigands ; et, armé seulement du vaste manteau qu’on vénère aujourd’hui, il faisait moisson humaine, enveloppant soigneusement ces petits en ce manteau ; parfois, comme une abeille surchargée de butin, il pliait sous le fardeau.
Les voleurs, auxquels il semblait faire concurrence dans la recherche du butin, connaissaient leur compagnon de courses nocturnes et ne lui disputaient plus son fardeau ; d’autre part, quand il se présentait à ses filles, celles-ci, quoique sans ressources, s’empressaient de le décharger.
On a conservé leur journal ; citons :
« 22 janvier. M. Vincent est arrivé vers les onze heures du soir ; il nous a apporté deux enfants ; l’un peut avoir dix jours, l’autre est plus âgé ; ils pleuraient les pauvres petits ! Ma sœur supérieure les a confiés à deux nourrices.
- 25 janvier. Les rues sont remplies de neige, nous attendons M. Vincent ; il n’est point venu ce soir.
- 26 janvier. Le pauvre M. Vincent est transis de froid ; il nous arrive avec un enfant ; il est sevré, celui-là. C’est pitié de le voir ; il a des cheveux blonds et une marque au bras. Mon Dieu, mon Dieu ! qu’il faut avoir le cœur dur pour abandonner ainsi une pauvre petite créature !
- 1er février. L’œuvre va lentement ; nous avons bien besoin des charités publiques.
- 3 février. Quelques-uns de nos petits sont revenus de nourrices ; ils paraissaient bien portant ; la plus âgée de nos filles a cinq ans ; sœur Victoire lui apprend le catéchisme, elle commence à faire quelques ouvrages d’aiguille. L’aîné de nos petits garçons, qui s’appelle André apprend à merveille.
- 7 février. L’air est bien vif ; M. Vincent est venu nous visiter. Il a couru bien vite à ses petits enfants. C’est merveille d’entendre ses douces paroles ; les petites créatures l’écoutent comme un père. J’ai vu ses larmes couler. Un de nos enfants est mort : « C’est un ange : s’est-il écrié, mais il est bien dur de ne plus le voir. »
Cependant les dames de charité continuaient à chercher les enfants à la maison de la Couche et à remettre au sort le choix de ceux qui devaient être conservés et nourris. Durant deux ans, Vincent de Paul toléra cette coutume en gémissant, mais en 1640, n’y tenant plus, il rassembla les dames ; il se montra si pathétique qu’elles s’engagèrent au delà de leurs forces à se charger de tous ces enfants.
Il fit des prodiges pour trouver des ressources, allant se jeter au pied du roi et de la reine, demandant au nom de la naissance miraculeuse de Louis XIV, encore petit enfant.
Quelques années après, sans parler de lui, il rappelait ainsi aux dames la noble résolution de 1640 :
« On a remarqué, disait le saint, que le nombre de ceux qu’on expose chaque année est quasi toujours égal, et qu’il s’en trouve toujours autant que de jours de l’an. Voyez, s’il vous plaît, quel ordre dans ce désordre, et quel grand bien vous faites, mesdames, de prendre soin de ces petites créatures abandonnées de leurs propres mères, et de les faire élever, instruire et mettre en état de gagner leur vie et de se sauver ! Avant de vous en charger, vous avez été pressées, deux ans durant, par MM. les chanoines de Notre-Dame. Comme l’entreprise était grande, vous y vouliez penser, et enfin vous y avez donné les mains, croyant que Dieu l’aurait très agréable, ainsi qu’il a fait voir depuis. Jusque-là nul n’avait oui dire depuis cinquante ans qu’un enfant trouvé eût vécu ; tous périssaient d’une façon ou d’autre. C’était à vous, mesdames, que Dieu avait réservé la grâce d’en faire vivre quantité et de les faire bien vivre. En apprenant à parler, ils apprennent à prier Dieu, et peu à peu on les occupe selon l’usage et la capacité de chacun. On veille sur eux, pour les bien régler en leurs petites façons, et corriger de bonne heure en leurs mauvaises inclinations. Ils sont heureux d’être tombés entre vos mains, et seraient misérables en celles de leurs parents qui, pour l’ordinaire, sont gens pauvres ou vicieux. Il n’y a qu’à voir l’emploi de leur journée, pour bien connaître les fruits de cette bonne œuvre, qui est de telle importance et que vous avez tous les sujets du monde, mesdames, de remercier Dieu de vous l’avoir confiée. »
Cependant l’adoption de tous les enfants ne s’était pas accomplie sans d’immenses difficultés. A peine cette résolution prise, Vincent de Paul devait pourvoir aux nécessités de la Lorraine ravagée par la famine ; il expédiait des convois entiers de vivre et la famine ne diminuait pas le nombre des enfants trouvés.
Les premières filles de la charité étaient avec leurs petits adoptés en de cruelles angoisses : « Travaillons de nos mains, disait Mlle Legras, pour gagner » et quand elles étaient épuisées de fatigue, elles prenaient le soir l’aiguille, ou empruntaient de l’argent pour acheter de la marchandise et faire du pain et d’autres denrées qu’on fabriquait avec industrie en ce temps de disette.
A Saint-Lazare, Vincent de Paul détournait, au profit des enfants trouvés, les aumônes destinées à faire vivre sa congrégation ; il continua les années suivantes. Un de ses prêtres, trouvant cela injuste, se plaignit de la gêne et de la ruine menaçante.
- Dieu lui pardonne, s’écria-t-il, cette faiblesse qui le fait ainsi s’éloigner des sentiments de l’Evangile ! O ! quelle bassesse de croire que, pour faire et procurer du bien à des enfants pauvres et abandonnés comme ceux-ci, notre Seigneur ait moins de bonté pour nous, lui qui promet de récompenser au centuple ce qu’on donnera pour lui ! Puisque ce débonnaire sauveur a dit à ses disciples : « Laissez venir ces enfants à moi, » pouvons-nous les rejeter ou les abandonner lorsqu’ils viennent à nous, sans lui être contraire ? Quelle tendresse n’a-t-il pas témoignée pour les petits enfants, jusqu'à les prendre entre ses bras et les bénir de ses mains ! N’est-ce pas à leur occasion qu’il nous a donné une règle de salut, nous ordonnant de nous rendre semblable à des petits enfants, si nous voulons avoir entrée au royaume des cieux ? Or, avoir charité pour les enfants et prendre soin d’eux, c’est en quelque sorte se faire enfant ; et pourvoir aux besoins des enfants trouvés, c’est prendre la place de leurs pères et de leurs mères, ou plutôt celle de Dieu, qui a dit que, si la mère venait à oublier son enfant, lui-même en prendrait soin, et qu’il ne le mettrait pas en oubli. Si notre Seigneur vivait encore parmi les hommes sur la terre, et qu’il vit des enfants abandonnés, penserions-nous qu’il voulût les abandonner aussi ? Ce serait sans doute faire injure à sa bonté infinie d’avoir une telle pensée. Et nous serions infidèles à sa grâce, si, ayant été choisis par sa Providence pour procurer la conservation corporelle et le bien spirituel de ces pauvres enfants trouvés, nous venions à nous lasser et à les abandonner à cause de la peine que nous y avons. »
Cependant, les filles de charité, ne pouvant nourrir les petits, s’imposaient de ne presque plus manger elles-mêmes, une fois le jour seulement, et encore usaient-elles de la nourriture la plus grossière. En une nécessité extrême des enfants, Mlle Legras assembla ces filles et leur demanda avis avant d’abandonner toutes les règles de la prudence et de donner tout l’argent de la communauté, sauf deux pistoles. C’était tout le revenu du mois à venir.
Cela ne pouvait durer ; Vincent de Paul appelle les dames en assemblée générale, les supplie d’être nombreuses et leur propose pour ordre du jour d’examiner s’il faut poursuivre ou abandonner :
Mesdames,
« Vous êtes libre, leur dit-il. N’ayant contracté aucun engagement, vous pouvez vous retirer dès aujourd’hui. Mais avant de prendre une résolution, veuillez réfléchir à ce que vous aller faire. Par vos charitables soins, vous avez jusqu’ici conservé la vie à un très grand nombre d’enfants, qui, sans secours, l’auraient perdue pour le temps et peut-être pour l’éternité. Ces innocents, en apprenant à parler, ont appris à connaître et à servir Dieu ; quelques-uns d’entre eux commencent à travailler et à se mettre en état de n’être plus à charge à personne. De si heureux commencements ne présagent-ils pas des suites plus heureuses encore ? »
Et alors le saint, ne pouvant plus contenir les élans de son cœur, les laissa éclater en la péroraison célèbre : « Or sus, mesdames, la compassion et la charité vous ont fait adopter ces petites créatures pour vos enfants. Vous avez été leurs mères selon la grâce, depuis que leurs mères selon la nature les ont abandonnées. Voyez maintenant si vous voulez aussi les abandonner. Cessez d’être leurs mères pour devenir à présent leurs juges : leur vie et leur mort sont entre vos mains. Je m’en vais prendre leurs voix et leurs suffrages ; il est temps de prononcer leur arrêt, et de savoir si vous ne voulez plus avoir de miséricorde pour eux. Ils vivront si vous continuez d’en prendre un charitable soin ; et, au contraire, ils mourront et périront infailliblement si vous les abandonnez : l’expérience ne vous permet pas d’en douter. »
Au lieu de voter on pleura, et ce fut au milieu d’un sanglot universel qu’on jura de sauver les petits, on jetait bourse et bijoux et le roi donna pour les enfants, qui n’avaient plus besoins de nourriture le château de Bicêtre, bâti sous Charles V, château qu’on quitta plus tard à cause de la vivacité de l’air (1).
Les filles de charité, assurées du pain matériel, commencèrent à donner abondamment le pain du salut.
« Oh ! mes sœurs, leur disait un jour le saint, vous devez craindre par-dessus toutes choses de rien faire et de rien dire en présence de ces pauvres petits enfants qui les puisse scandaliser ; si Mlle Legras avait des anges, il faudrait qu’elle les donnât pour servir ces innocents. Car telle sera la tante, - c’est ainsi qu’ils vous appellent, - tel seront les enfants. Si la tante est bonne, ils seront bons ; si elle est mauvaise, ils seront mauvais, parce qu’ils feront facilement ce qu’ils verront faire à leurs tantes ; si vous vous fâchez, ils deviendront fâcheux ; si vous faites des légèretés en leur présence, ils seront sujets à la légèreté ; si vous murmurez, ils murmureront comme vous ; et s’ils se damnent, ils s’en prendront à vous, n’en doutez pas, puisque vous en serez la cause. Dans l’enfer, le père maudira son enfant qui aura été la cause de sa damnation, et l’enfant maudira aussi son père à cause des mauvais exemples qu’il lui aura donnés. - Ah ! méchant enfant, dira le père, c’est à ton sujet que j’ai offensé Dieu, parce que je t’ai voulu acquérir du bien et que je t’ai laissé vivre à ta liberté. - Ah ! malheureux père, dira l’enfant, pourquoi m’as-tu donné l’exemple de faire le mal, au lieu de m’enseigner à servir Dieu ? Tu es cause que je suis dans ce lieu de supplice. Voilà les reproches que se feront les damnés, et que vous et moi entendrons si nous scandalisons les enfants. Pour moi, j’ai bien sujet de l’appréhender. Ah ! mon Sauveur, que pourrai-je répondre quand je me verrai convaincu de tant de scandales ! »
Un tour était ouvert ; jour et nuit on veillait pour recevoir les enfants, sans savoir qui les déposait, et les infanticides cessèrent. On en ouvrit aussitôt dans toutes les provinces.
La Convention a fermé le tour de saint Vincent de Paul. Napoléon le rétablit en 1811. On les supprima en 1830. Les chrétiens en réclament la réouverture.
Aujourd’hui les législateurs ont remplacé le tour ouvert discrètement le jour et la nuit, par une déclaration publique de la pauvre femme qui abandonne l’enfant. C’était rétablir avec la honte de la mère l’infanticide.
Quand on laissera la liberté de la charité, les tours de saint Vincent de Paul reparaîtront.
Cette invention n’était d’ailleurs pas de notre saint, il l’avait trouvé à Rome, où les papes l’ont instituée et où elle a subsisté aussi longtemps que le pape a régné.
A Rome, il y avait même excommunication pour qui cherchait à voir qui déposait l’enfant.
SAINT VINCENT DE PAUL TRANSFORME LA PHILANTROPIE EN CHARITE
La philanthropie n’offre à la faiblesse qu’un peu de paille sur la neige glacée de l’indifférence. Saint Vincent de Paul transforme la philanthropie en charité et place l’enfant près de son cœur.
Les froides pierres jetées et abandonnées ça et là, comme l’enfant, seront aussi ramassées par le Saint, afin de compléter les belles fondations déjà figurées dans le belle édifice voisin.
Dans le lointain, la société moderne, qui abandonnait ses enfants, rend grâces à Dieu de la transformation.
VIE DE SAINT VINCENT DE PAUL EN GRAVURES
1. - Gravure du temps qui représente la merveilleuse prédication des missions données par S. Vincent de Paul aux châteaux et villages, lesquelles furent l’origine de ses grandes œuvres et renouvelèrent l’ardeur de la foi dans presque tout ce royaume.
« Saint Vincent de Paul, envoyez-nous des missionnaires qui renouvellent aujourd’hui la foi de la France. »
2. - Saint Vincent de Paul est nommé par Louis XIII et à la demande de M. de Gondi aumônier général des galères. Il devient la providence des malheureux condamnés et finit par prendre secrètement les fers de l’un d’entre eux pour l’envoyer vers sa famille.
« Saint Vincent de Paul, apprenez à la société, quand elle châtie, à guérir les plaies au lieu de les envenimer. »
3. - Saint Vincent de Paul établit à S.-Lazare des conférences de prêtres pour traiter des choses divines. Ces conférences, auxquelles les prêtres les plus zélés et beaucoup d’évêques prirent part, exercent une influence considérable sur le clergé.
« Saint Vincent de Paul, qui n’avez eu grâce que pour accroître le zèle du clergé, obtenez-nous beaucoup de vocations. »
4. - Louis XIII mourant fait appeler à deux reprises S. Vincent de Paul à Saint-Germain. « La meilleure manière de se préparer, lui dit le saint, est d’imiter celle dont J.-C. se prépara à la mort et de se soumettre entièrement comme il fit à la volonté du Père. » Louis XIII se soumit avec une sorte de joie et s’éteignit en ses bras.
« Saint Vincent de Paul, envoyez-nous un bon prêtre le jour de notre mort. »
5. - A la mort de Louis XIII, S. Vincent de Paul est établi malgré lui par la régente Anne d’Autriche chef du conseil de conscience pour traiter les intérêts de la religion et des qualités de ceux qui seraient appelés aux dignités de l’Eglise. Louis XIV enfant eut ainsi la fortune de voir S. Vincent de Paul à l’œuvre.
« Saint Vincent de Paul, obtenez-nous des saints dans les conseils du Gouvernement. »
6. - S. Vincent de Paul rapportait en son manteau des enfants abandonnés ; il les confiait aux filles de charité, représentées près de l’autel sur lequel sont déposés les petits. S’adressant aux nobles dames, il les supplie de ne point laisser mourir ces pauvres enfants.
« Saint Vincent de Paul, conservez-nous des écoles pour recueillir les petits enfants dont les âmes vont périr. »
7. - S. Vincent de Paul entreprend de recueillir les vieillards des deux sexes et de former d’immenses asiles. Il fonde alors l’hospice du nom de Jésus et la Salpêtrière et résout un des problèmes sociaux, alors insolubles : recueillir et sauver les mendiants qui se démoralisaient entre eux et menaçaient la cité.
« Saint Vincent de Paul, rendez-nous des hôpitaux chrétiens au lieu des hôpitaux matérialistes. »
8. - S. Vincent de Paul met les prêtres de sa congrégation au service du roi pour prendre soin des soldats qui combattent et leur venir en aide pour le corps et pour l’âme. Sous son aspiration, l’aumônerie militaire se constitue admirablement et produit des résultats inespérés.
« S. Vincent de Paul, rendez des aumôniers à nos soldats. »
9. - S. François de Sales avait eu d’abord la pensée de fonder des religieuses pour visiter les malades ; il fonda les Visitantines cloîtrées, mais admira en S. Vincent celui auquel la Providence confiait l’œuvre abandonnée. Il lui confia le soin de ses religieuses.
« Saint Vincent de Paul et saint François de Sales, maintenez l’union et la paix dans les œuvres établies pour le seul règne de Dieu. »
10. - S. Vincent de Paul, voit dans un ravissement l’âme de sainte Chantal s’élever vers le ciel sous forme d’un globe de feu. L’âme de S. François de Sales vient au-devant sous la forme d’un globe plus grand, et unis ils vont se fondre au ciel dans un globe plus brillant, ce qui représente leur entrée au sein de Dieu.
« Saint Vincent de Paul, venez de la sorte au-devant de mon âme le jour de ma mort. »
11. - S. Vincent de Paul se sentant mourir, se fait lever, habiller, porter à la messe où il communie ; il répète confido avec une gaieté souriante entre en agonie et s’éteint assis en son fauteuil à 4 heures, heure sacrée à laquelle il se levait chaque jour depuis plus de 50 ans. Il fut une dernière fois fidèle à sa règle.
« Saint Vincent de Paul, obtenez-nous de mourir les mains pleines d’œuvres. »
12. - S. Vincent de Paul, fondateur de la congrégation de la Mission et des filles de la Charité, préside du haut du ciel aux étonnants développements de ces deux œuvres.
« Saint Vincent de Paul, soyez le défenseur des congrégations et apprenez à ceux qui veulent les disperser, que vous êtes heureux au ciel d’avoir fait autrement. »
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(1) On transporta les enfants au faubourg Saint-Lazare, à Paris, et l’hôpital actuel fut bâti en 1669.