Saint Samson

Fête le 28 juillet


Légende de la gravure

Saint Samson guérit un jeune homme mortellement blessé en tombant d’un char.


Son enfance.

L’an 480, deux époux chrétiens du pays des Demètes, en Grande-Bretagne, nommés Ammon et Anne, eurent un premier fils qui, à son baptême, reçut le nom de Samson.

Dès l’âge le plus tendre, l’enfant montra la piété la plus ardente et une vive inclination pour les hautes études, qui n’étaient guère cultivées à cette époque que par les ordres monastiques. Son père, prévoyant pour ces motifs qu’il échapperait à sa tendresse en entrant dans le cloître, essayait de le diriger vers d’autres horizons, mais le ciel permit qu’un ange vînt avertir Ammon de seconder au contraire ces dispositions. Nouvel Abraham, le père fit dans son cœur le sacrifice de son fils, et alla immédiatement le confier à Iltud, abbé d’un monastère voisin. L’enfant n’avait que cinq ans.

Sa jeunesse.

Le saint abbé distingua vite les belles qualités de Samson et l’entoura de tendresse et de soins. A quinze ans, le disciple égalait presque le maître, et, devenu savant dans les études il pouvait se mesurer avec les plus habiles. Loin d’en tirer vaine gloire, il ne cherchait la sagesse qu’aux pieds du crucifix. Un jour, ne pouvant résoudre une difficulté philosophique, il s’adressa d’une façon plus pressante à Dieu, comme au seul maître dont il voulut recevoir les enseignements, et non seulement une lumière divine éclaira son entendement, mais sa cellule elle-même fut remplie de rayons et une voix qui parlait dans l’air, annonça que toute grâce qu’il implorerait lui serait accordée. Les nombreux miracles de saint Samson témoignent assez que Dieu ne refusa rien en effet à son serviteur.

Son premier miracle.

Comme le saint, écolier, encore était occupé avec quelques-uns de ses compagnons à arracher, sur le commandement de saint Iltud, les herbes folles d’un champ de blé, dans la saison où le soleil d’été est le plus ardent, un des enfants ayant soulevé une pierre, une vipère sortit de dessous et le piqua à la jambe. En quelques minutes, la mort de l’enfant était devenue imminente. Samson rappelant à Dieu, dans son cœur, la promesse de son assistance, bénit la plaie, et la guérit se servant pour tout baume d’eau bénite et d’huile prise à la lampe du sanctuaire.

Son entrée dans la vie monastique et dans les ordres.

Ammon entreprit encore de ramener son fils au monde, quand furent terminées ses études ; mais devant les insistances du jeune homme, il comprit enfin qu’il s’opposerait aux desseins de Dieu s’il lui refusait son consentement à le voir embrasser la vie monastique. Samson prit donc le froc dans le monastère où il avait été élevé. Il commença dès lors à s’imposer toutes les privations de jeûne, d’abstinence, de mortification que s’imposent d’ordinaire les saints, parce que la sainteté est impossible sans leur concours et sans une continuelle vigilance. Saint Dubrice, évêque de Caërlon, lui conféra l’ordre du diaconat, et, par un prodige, une colombe plana sur la tête du néophyte pendant la cérémonie, désignant à tous les yeux combien Dieu avait pour agréable le nouveau diacre. La colombe revint à la cérémonie de la prêtrise de Samson, et plus tard, à celle de sa consécration d’évêque. Tous les yeux purent la voir.

Il convertit deux de ses ennemis.

On s’étonne que Samson ait pu avoir des ennemis. Il arriva pourtant que deux neveux de saint Iltud, tous deux hôtes du monastère, l’un à titre de pharmacien, l’autre étant prêtre, l’un et l’autre de mœurs corrompues prirent le saint en telle aversion qu’ils ne négligeaient aucune occasion de le contrister. Ils en vinrent à former le projet de l’empoisonner. Le pharmacien prépara à cet effet un poison violent qu’il présenta au jeune religieux un jour où pour obéir à la règle, tous les membres du monastère devaient user d’un breuvage composé de quelque infusion de plantes médicinales. A leur grand étonnement Samson le but sans en ressentir aucun mal. Or ils avaient essayé l’effet de ce poison sur un chien vigoureux qui était mort en quelques minutes. Ce miracle du ciel, convertit le pharmacien, mais l’autre n’en donna que plus de haine à celui dont la vertu, par la permission de Dieu, se jouait de ses artifices. Le dimanche suivant Samson servait lui-même la messe à ce prêtre sacrilège, quand le démon s’empara par une possession manifeste et épouvantable de cet indigne ministre de l’autel. Il fallut un nouveau miracle de Samson pour délivrer ce possédé et l’arracher au démon. Ses prières obtinrent cette délivrance et cette nouvelle conversion.

Il entraîne sa famille entière à la vie religieuse.

L’éclat de ses vertus et de ses miracles que le ciel répandait sous sa main, ayant vite attiré sur Samson l’attention du pays entier, il demanda à saint Iltud, afin de pouvoir mener une vie plus cachée, la permission de se retirer dans un monastère gouverné par un abbé du nom de Pyron, et situé dans une île écartée de l’océan, entre le pays des Anglo-Saxons et celui des Armoricains.

Il y était depuis quinze jours quand un courrier l’y vint prendre pour le conduire à son père. Celui-ci était à toute extrémité et voulait voir son fils avant de mourir. L’abbé Pyron ordonna à son disciple de partir incontinent, et celui-ci obéit. La légende rapporte que, traversant une forêt, le saint et le messager furent poursuivis par le démon, leur apparaissant sous les traits d’une femme d’une grande beauté, mais que la tentation ne triompha ni de l’un ni de l’autre. Le démon vaincu s’en vengea même en traînant sur les rocs et parmi les ronces l’envoyer du père de Samson jusqu’à ce que son corps ne fût plus qu’une plaie ; enfin, d’un signe de croix, Samson recourant au Seigneur dans une prière suprême, fit fuir l’esprit malin, et guérit le blessé sans qu’il restât trace de ses meurtrissures. Quand ils arrivèrent au logis d’Ammon, le vieillard toujours très malade eut grande joie cependant, mais songeant vite au salut de son âme, il fit taire tous autres sentiments et voulut s’humilier en se confessant à son propre fils. Samson admira les bons sentiments de son père, et pria pour lui si fermement, que le ciel accorda à l’âme du vieillard la rémission de toutes ses fautes et à son corps la guérison de la maladie qui le menaçait de mort. Cette double vie de la santé et de la grâce, le vieillard, rempli de l’esprit de Dieu, voulut immédiatement les consacrer au souverain Maître. Cinq de ses fils, frères de Samson, formèrent une semblable résolution, leur mère ressentit le même attrait et toute cette pieuse famille prit le chemin des cloîtres, chacun où le dirigeait le doigt de Dieu. Un oncle et une tante ne résistèrent pas à un tel exemple, et, se convertissant, les imitèrent dans le sacrifice.

Seule une sœur de Samson, eut moins de courage et resta dans le monde. Ammon et Umbrafel, le père et l’oncle du saint, le suivirent quand il rentra au monastère du prieur Pyron, et c’est là, près de lui, qu’ils prirent l’habit et commencèrent leur vie religieuse.

Il est nommé abbé.

A peine avaient-ils passé quelques mois dans cette quiétude qui se goûte dans les maisons vouées à Dieu, que la mort vint dire au prieur Pyron que son temps d’épreuves était fini. Samson fut sensiblement heureux dans son âme de cette victoire de son supérieur, mais sensiblement triste en son cœur de perdre un cœur qui comprenait le sien. Et dès que la tombe se fut fermée, la voix de ses compagnons, ayant à se choisir un supérieur, s’accorda à l’appeler à cette charge. L’humilité du saint en fut consternée. Il accepta, quoi qu’il en fût, Dieu le voulant évidemment. Zèle, charité, prudence, il réunit toutes les qualités que peut avoir un maître. Ce qui brilla particulièrement à cette époque de sa vie, fut sa charité pour les pauvres. Il intimait l’ordre de ne jamais en rebuter aucun. Un jour, n’ayant autre chose à donner que le miel des abeilles qui avaient leurs ruches dans les jardins du couvent, il ne put résister à l’élan de sa charité, et fit vider les ruches de leurs trésors pour en faire profiter les pauvres. Dieu permit que le lendemain, les ruches fussent encore pleines comme si on n’y eût pas touché. Ainsi, dans cette circonstance, le double lui fut rendu, en attendant le centuple de l’autre vie.

Il va en Irlande

Il gouverna dix-huit mois son abbaye. Mais la Providence ayant amené, d’Irlande à son monastère quelques religieux qui venaient de Rome et retournaient à leur cloître, il implora de saint Dubrice, son évêque, la permission de faire un voyage en Irlande dans la compagnie de ces religieux. Il avait reconnu combien ils étaient versés dans les études sacrées et voulait s’instruire à leur école. Il passa ainsi quelque temps dans l’Hibernie, moins savant parfois, dit le texte qui nous a conservé ces détails que ses maîtres, dans les sciences précises de ce monde, mais toujours plus saint.

Quelques miracles ayant là encore attiré sur lui l’attention et ayant donné lieu à ce que l’on entourât d’une considération spéciale et d’honneurs, son humilité n’y put tenir. Il sollicita et obtint de ses nouveaux supérieurs, l’autorisation de retourner à son monastère.

Il allait monter sur un navire : le vent gonflait les voiles, le flot poussait la carène en avant quand les religieux accoururent. Leur supérieur était tombé sous le pouvoir du démon, ils venaient supplier le Saint d’être leur intermédiaire près du ciel. – Le commandant du navire ne voulait pas retarder. – « Allez, disait Samson, partez quand vous voudrez, je vous retrouverai demain ! » et il courut au monastère de ces religieux peu éloigné du reste du port. Le capitaine du voilier donna l’ordre de lever l’ancre ; le navire essaya de s’éloigner, mais un souffle surnaturel le repoussait à la côte, et le lendemain, quand Samson revint, son œuvre de grâce étant remplie, le navire l’attendait. Le prieur, guérit de sa possession, accompagnait Samson. – Il voulait le suivre partout, il parlait avec lui, et il venait d’abandonner à sa juridiction le monastère à la tête duquel il avait été lui-même. Samson avait promis aux religieux de cet ordre de leur choisir un nouveau supérieur dans sa propre maison.

Il s’enfuit dans la solitude.

Rentré au moustier de l’abbé Pyron, il eut la satisfaction d’y voir son père et son oncle très avancés dans les voies spirituelles. S’élevant immédiatement au-dessus de toutes considérations humaines il leur commanda au nom de l’obéissance de partir pour le monastère d’Irlande qu’il venait de laisser sans directeur, de telle sorte que son oncle Umbrafel prendrait cette charge où l’aiderait Ammon. Ce fait accompli, il choisit quatre de ses religieux et ayant pourvu à la direction des autres il part avec ces quatre-là, marchant comme poussé par une force surnaturelle.

Aux bords de la Saverne, non loin des ruine d’un castel antique, les voyageurs découvrirent une grotte d’accès difficile, au fond des haliers d’une épaisse forêt entrecoupée de rocher. Il établit ses quatre religieux dans les murs ruinés du castel, et lui, se retira dans la caverne, leur interdisant de l’y venir voir. La vie qu’il mena dans cet endroit, ne peut se définir. Il sortait chaque dimanche pour aller célébrer la messe à l’oratoire édifié par ses religieux. Chaque mois, il emportait un pain et en mangeait un quart chaque semaine. A l’oratoire il exhortait, il prêchait, il édifiait, et jusqu’au dimanche suivant, le peuple du pays ne pouvait plus le voir, et se demandait en vain où il se cachait. Un jour néanmoins ses pas furent si bien épiés, que sa retraite fut découverte. Vers le même temps l’évêque de la contrée tenait un synode, et le récit ayant été fait à cette assemblée des merveilles de la vie de saint Samson, il l’ordonna de l’aller chercher et de l’amener. Il en fut ainsi et Samson dut prendre par ordre du prélat la direction du monastère fondé jadis par saint Germain d’Auxerre dans ces parages.

Il est nommé évêque.

La Providence le réservait à une plus grande dignité. Peu de temps après trois évêques s’assemblaient au monastère qu’il dirigeait. Ils avaient à élire un évêque. Or l’usage de l’église de Cambrie, dans ces temps reculés, voulait qu’à chaque intronisation d’évêque, on sacrât avec le prélat deux autres évêques destinés à lui servir d’assesseurs. Il y avait ainsi trois évêques à ordonner et trois qui ordonnaient. Cette fois l’évêque titulaire était choisi et un de ceux qui avaient à partager sa dignité ; mais le choix du troisième avait été remis jusqu’au jour de l’assemblé. Saint Dubrice, l’un des trois évêques présents, eut dans la nuit une vision : Un ange l’avertissait que par ordre de Dieu, le troisième évêque devait être Samson. La même nuit saint Samson, voyait apparaître à ses yeux saint Pierre, saint Jacques et saint Jean, lui demandant d’entrer dans l’église comme chef des fidèles. Ils étaient vêtus d’habits épiscopaux, et le touchant au front ils le sacrèrent eux-mêmes de l’ordre pontifical. Saint Dubrice fit donc saint Samson évêque, et la blanche colombe des jours sacerdotaux de notre saint revint étendre ses ailes au-dessus de sa tête.

Un ange lui ordonne d’aller en Armorique.

Ses derniers miracles en Angleterre.

L’emploi d’évêque auxiliaire ne suffisait pas au zèle immense du nouveau pontife, et d’autre part, c’était trop pour son humilité. Son sacre était passé depuis plusieurs années.

- « Va ! lui dit un ange une nuit de Pâques, traverse la mer, rends-toi au pays d’Armorique au milieu des ouailles que Dieu te réserve. »

Et Samson se prépara à partir.

Il voulut visiter préalablement tous les siens et vit sa mère et ses frères. – C’était le suprême adieu. En voyage, il répandait la grâce sur ses pas.

Un jour il traversait un village où les habitants célébraient une sorte de fête païenne autour d’une statue d’idole qu’ils avaient conservé. C’étaient des danses, des jeux, des festins, le tout mêlé de libertinage. – Au moment où Samson passait, un jeune homme qui conduisait un char se vit emporter par les chevaux fougueux et fit une chute affreuse qui le laissa mort sur place. Saint Samson se fit apporter le corps, resta deux heures en prières et lui rendit la vie. Les habitants renoncèrent à leurs plaisirs sensuels, et se convertirent.

Ayant trouvé ailleurs un endroit qui lui semble favorable à la construction d’un monastère, il s’y arrêta et mena à bonne fin cette fondation. Un serpent gigantesque occupait une caverne où Samson se réfugiait. Ce serpent avait consterné la contrée en mordant et faisant périr plusieurs pasteurs qui l’avaient rencontré, les chroniques disent que c’était un dragon (mot que les temps anciens ont étendu un peu à toute les sortes de bêtes fauves d’une férocité extraordinaire). Samson délivra le pays de ce fléau. Son nouveau monastère terminé, il appela son père pour en être supérieur, il le constitua dans cette charge et partit pour l’Armorique.

Il fonde un monastère à Dol

Saint Samson envoyé par Dieu à nos rives, ne venait point seul. Un grand nombre de saints religieux avaient obtenu de l’accompagner. Citons saint Magloire et saint Malo. Ils abordèrent à un petit port nommé Winiau, formant l’embouchure d’une rivière appelée le Petit-Gouyou, dans la partie septentrionale du département actuel d’Ille-et-Vilaine. Ils rencontrèrent en débarquant un seigneur de l’endroit, nommé Privatus dont la femme était lépreuse et la fille possédée du démon. Saint Samson s’émut de son deuil, le suivit dans son domaine, et guérit les deux malades. Telle fut la reconnaissance de Privatus, qu’il contraignit le saint d’accepter une partie de ses terres pour y fonder un couvent. Telle fut l’origine de Dol, Dol qui signifie deuil, en souvenir de cette origine, bien que quelques auteurs prétendent que cette dénomination vienne du même mot Dol, qui en breton cambrien veut dire terre basse et fertile, expression définissant au mieux la contrée.

Le monastère de Dol était fondé. Des cabanes se groupèrent autour. Dol devint une ville entière, qui a eu ses gloires et ses beaux jours. Peu de temps après, Saint Samson fit encore bâtir à Laudtmur un couvent dont il fit abbé son neveu saint Magloire.

Il retourne à Paris. – Il est constitué évêque de Dol.

De furieux troubles divisaient la Bretagne. Le roi Canao avait tué le roi Jonas. Les grands de la contrée suppliaient le prieur de Dol de se rendre à Paris pour demander secours à Childebert, en faveur de Judual, fils de Canao. Samson remplit cette mission, et Childebert, cédant à des considérations politiques, ne se pressa point de rétablir le jeune prince dans les états de son père, mais plein de déférence pour le saint ambassadeur, il lui donna des terres sur la rivière de Risle entre Brionne et Pont-Audemer, en Normandie. Samson y construisit le monastère de Pentalle, soumis à celui de Dol. En se rendant à cette nouvelle propriété, il eut occasion de visiter saint Germain, évêque de Paris, à une maison de campagne où il était ; sa prière fit jaillir dans les jardins une source d’eau vive, saint Germain se plaignant de l’absence de toute source d’eau limpide et permanente dans ses champs.

Judual rentra enfin en possession de ses états, et, plein de reconnaissance, combla de présents le monastère de Dol. Il agissait en même temps, se faisant appuyer de l’autorité de Childebert, pour que le pape Pélage 1er érigeât ce monastère en évêché. Le pape accorda cette faveur et adressa le pallium à saint Samson, qui le reçut pieds nus et prosterné devant l’autel en signe d’indignité.

Les prélats de Dol ont prétendu longtemps avoir droit acquis, chacun, au pallium, de part les gloires et le souvenir de leur premier chef.

Aujourd’hui, Dol n’est plus même évêché. Seule, sa cathédrale, dressant vers le ciel sa masse de granit, retrace avec ses sculptures, ses vitraux étincelants, ses inscriptions antiques et ses dalles sépulcrales, les épopées de ses beaux jours.

Il assiste au 3e concile de Paris. – Sa mort.

En 557, saint Samson se transporta de nouveau à Paris pour assister au 3e concile de cette cité. Là, comme partout, son humilité se signala. Il refusa de signer avec les archevêques, comme le privilège du pallium l’y autorisait, et il mit son contre-seing l’avant dernier des évêques, avec cette formule : Samson, pécheur, j’ai signé. La même humilité lui fit refuser de prendre l’appartement que le roi avait fait préparer pour lui dans son palais, et il se retirait dans le monastère de Saint-Germain. Il était à cette époque d’un âge avancé et courbé sous le poids des ans. Dans son voyage pour retourner en Bretagne, une des roues du chariot qui le portait se cassa dans la Beauce. Il n’y avait d’ouvrier que fort loin. Samson fit un signe de croix sur la roue, et Dieu voulut qu’elle se retrouvât instantanément en parfait état. Le roi Childebert, informé du miracle, désira qu’on bâtit un monastère en ce lieu. Notre saint l’appela Rotmon. C’était une dépendance de l’abbaye de Dol. Chaque pas du saint se marquait mieux que jamais d’un miracle. Il délivra à Dol huit démoniaques et guérit deux agonisants, enfin il rendit l’usage de la vue à une dame de qualité qui, au mépris de sa défense, était entrée dans son monastère et avait été frappée par le ciel de cécité, à la suite de cette faute.

Une maladie assez longue lui fit comprendre que le terme de sa vie était arrivé. Il rassembla ses religieux, et désigna en leur présence saint Magloire pour son successeur ; puis, ayant reçu les derniers sacrements, il rendit son esprit à Dieu le 28 juillet, l’an de Notre-Seigneur 565.

Une partie de ses reliques est conservée à Paris, dans l’église Saint-Jacques du Haut-Pas. La révolution a profané et fait disparaître celles qui restaient à Dol.

On peut dire que saint Samson est une des plus belles fleurs de cette couronne de saints qui ont illustrés la Bretagne. Son nom y est resté en grande vénération.