Sainte Pudentienne
Fête le 19 mai
Vierge et martyre
Légende de la gravure
Sainte Priscille entre ses deux petites filles, sainte Pudentienne et sainte Praxède, d’après une peinture des Catacombes.
Pudentienne était fille du sénateur Pudens, qui eut l’honneur de loger chez lui le prince des apôtres, lorsque celui-ci vint prendre possession de Rome, au nom de Jésus-Christ. Ce sénateur instruit lui-même par les apôtres et baptisé par eux, garda sans tache jusqu’à sa mort, comme le rapporte le martyrologe romain, la robe d’innocence baptismale.
Son épouse Sabinilla, lui donna quatre enfants, parmi lesquels on remarqua sainte Pudentienne et sa sœur sainte Praxède.
A la mort de ses vieux parents et de sa femme, Pudens, renonçant aux grandeurs de ce monde, se donna tout entier au service de Dieu. Il s’appliqua surtout à élever ses deux filles dans l’amour de la virginité et dans la pratique des préceptes du Seigneur. Sa maison fut changée en église, et après cette bonne œuvre, il émigra de la terre pour passer à Dieu.
Les deux vierges, ses filles, vendirent alors tous leurs biens, afin de les distribuer aux pauvres chrétiens, que les persécutions mettaient dans une extrême misère à cette époque.
Fidèles à l’amour du Christ, fleurs de virginité, elles persévéraient ensemble dans les saintes veilles, le jeûne et la prière. Elles avaient un grand zèle pour propager la foi autour d’elles ; dans ce dessein, elles témoignèrent au pontife saint Pie 1er, le désir qu’elles avaient d’ériger une piscine baptismale dans le titulus ou église paroissiale, fondé par leur père. L’évêque du siège apostolique, accueillit favorablement le projet, désigna lui-même le lieu où la piscine sainte devait être placée, et la construction fut faite sous ses ordres.
Pendant ce temps, les deux serviteurs du Christ, réunirent tous les esclaves qu’elles possédaient à la ville et à la campagne. Ceux qui étaient chrétiens furent affranchis, et l’on commença à instruire les autres, de l’Evangile. Quand ils eurent déclaré leur volonté d’être chrétiens, le Pontife Pie, ordonna de faire la cérémonie légale de leur affranchissement, dans l’église même. Enfin, le saint jour de Pâques, on conféra solennellement le baptême à ces quatre-vingt-six catéchumènes.
Dès lors, la maison des deux vierges Pudentienne et Praxède, devint un lieu de réunions permanentes.
Et comme l’empereur Antonin défendait aux chrétiens de s’assembler en public, les Papes se retiraient secrètement chez elles, pour y offrir les saints mystères, et y administrer les sacrements aux fidèles qui les y venaient trouver. La Sainte avec sa sœur Praxède, les y recevaient tous avec une parfaite charité et avec beaucoup de joie ; elle leur fournissait tout ce qui leur était nécessaire.
Outre ces bons offices que les deux sœurs rendaient aux chrétiens encore en vie, elles n’oubliaient point les morts ; et c’est dans le soin qu’elles prenaient de recueillir les restes des martyrs et de les ensevelir avec respect, qu’elles se sont rendues recommandables.
Après avoir achevé sa seizième année, la vierge Pudentienne émigra de ce monde au ciel. Praxède sa sœur, l’ensevelit. On entoura son corps d’aromates et on le tint caché pendant vingt-huit jours dans l’intérieur du titulus. Enfin, le 19 mai, les chrétiens le transportèrent durant la nuit, à la catacombe de sainte Priscille son aïeule, sur la Via-Salaria, et le déposèrent près de Pudens son père.
Cette mort précieuse devant Dieu eut lieu sous le pontificat de saint Pie 1er, vers l’an 160 ou environ et les détails que nous avons sur cette servante du Christ, sont tirés d’une lettre du prêtre Pastor, frère du saint Pontife Pie 1er.
Les reliques de sainte Pudentienne ne sont point restées dans le tombeau de ses parents ; et c’est la France qui a le bonheur de les posséder. Elles reposent dans l’église de Châtillon-sur-Loing, au diocèse d’Orléans, où elles ont opéré de nombreux miracles.