Saint Oswald

Fête le 29 février


Un nom à la mode est assurément celui d’Oswald.

Mais un nom de Saint ne doit pas être porté comme un objet à la mode pour plaire au monde, il doit être porté pour attirer la protection du Saint sur l’enfant baptisé, pour exciter ce dernier à imiter ses vertus.

Saint Oswald a sa fête le 29 février comme saint Dosithée, et nous offrons ici son exemple particulièrement à ceux qui s’appelle comme lui, plus nombreux que les patronnés de saint Dosithée.

Le premier bon exemple qu’il donna fut de se faire moine.

C’était le neveu de saint Odon archevêque de Cantorbéry, et ce prélat après l’avoir élevé près de l’autel et dans l’amour des choses de Dieu, l’avait pourvu, jeune encore, d’une charge dont son mérite le rendait digne ; il l’avait fait doyen du chapitre de Winchester.

Au lieu de se laisser éblouir par une dignité que les plus anciens auraient pu ambitionner, il s’appliqua à en accomplir les devoirs avec une scrupuleuse exactitude et avec une prudence au-dessus de son âge.

Mais au milieu des honneurs, il se sentit attiré par les saints désirs de la solitude et il résolut de se faire moine hors de son pays, sur la terre bénie de France où tant de saints anglais sont venus chercher la bienheureuse auréole.

Il abandonna donc son riche bénéfice et vint sur les bords de la Loire à la célèbre abbaye de Fleury où repose le corps du grand saint Benoît et que nous connaissons sous le nom de Benoît-sur-Loire. Elle était alors dans toute la ferveur de sa fondation, ferveur qui se renouvelle aujourd’hui par les bénédictins réformés de la Pierre-qui-vire.

Saint Oswald, heureux de trouver un asile où régnait si complètement la paix du Seigneur, se livra avec toute l’ardeur dont son âme était capable aux mortifications et aux longues oraisons, en sorte que sa vertu et ses désirs de se cacher le rendirent plus illustre que n’avait fait la dignité de doyen de Winchester. L’Eglise d’Angleterre le réclama et il dut, pour obéir, revenir non pas comme doyen de chapitre, mais comme évêque ; il avait été désigné, malgré sa jeunesse pour le siège de Worcester.

A peine installé, Oswald pensa que le plus important devoir d’un évêque était de propager la vie monastique par laquelle se conserve le zèle de la perfection chrétienne et se forment de nombreuses vocations. Il fonda donc un couvent d’hommes à Westberry et cette sainte maison réalisa si heureusement les espérances de l’évêque que le puissant duc d’Aylwine, aldermann, ou premier homme du royaume, témoin du bien qui s’accomplissait, voulut charger Oswald de fonder le vaste monastère de Ramsey à qui les terres étaient concédées dans le comté de Huntington. Oswald s’acquitta de sa mission avec tant de zèle, qu’en deux ans il eut mené à bien cette importante fondation. Au bout de ce temps, le couvent était peuplé de fervents religieux, et en une célèbre consécration, il plaça le monastère sous l’invocation de tous les saints.

Ces grands travaux étendirent encore la réputation d’Oswald.

L’archevêché d’York étant devenu vacant, il y fut appelé, mais ses diocésains de Worcester ne voulaient point qu’on leur enlevât et lui-même ne voulait point rompre le lien qui l’attachait irrévocablement à cette église ; pour trancher cette difficulté on le fit à la fois archevêque d’York et de Worcester et il gouverna ces deux églises, suffisant à tous les besoins des deux troupeaux qui suivaient sa houlette.

Mais les dignités extraordinaires qui le poursuivaient ne pouvaient éteindre en lui l’amour du cloître, et les rares moments que lui laissaient ses travaux, il aimait à les passer dans un couvent de Bénédictins qu’il avait fonder à Worcester sur le modèle de celui de Benoît-sur-Loire. Là, confondu avec les moines, il se livrait à tous les exercices de la vie cénobitique, comme les derniers d’entre eux, et il en sortait plus préparé à diriger les autres.

Tout ce que vous aurez fait aux plus petits d’entre les hommes, c’est à moi-même que vous l’aurez fait, a dit le divin maître. Fidèle à cette parole, le bienheureux avait toujours douze pauvres à sa table. Après leur avoir lavé les pieds qu’il baisait avec humilité, il les servait lui-même avec une touchante prévenance.

Cette existence si active et si sainte en même temps, dura trente-trois ans, comme la vie du Sauveur Jésus que saint Oswald avait toujours devant les yeux. Au bout de ce temps, il fut jugé digne de recevoir le prix de ses labeurs. Il était dans son monastère de Worcester lorsqu’il fut attaqué de la maladie qui le conduisit au tombeau. Dès la première atteinte du mal, il comprit que son heure était proche et demanda le saint Viatique. Il le reçut, entouré de ses religieux, et, tandis qu’il répétait. « Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, » il s’endormit paisiblement dans le Seigneur. Préparons-nous une paix semblable.