Saint Odilon

Fête le 1 janvier


Légende de la gravure

Saint Odilon, dans sa jeunesse, fut guéri par l’intercession de la Sainte-Vierge, d’une paralysie qui lui ôtait l’usage de ses membres. Notre gravure le représente offrant à Marie, comme gage de sa reconnaissance, la prière dans laquelle il lui consacre sa vie. En voici la traduction :

« O très pieuse Vierge, mère du Sauveur de tous les siècles, prenez-moi dès aujourd’hui et pour toujours à votre service, et soyez, dans toutes mes difficultés, mon avocate très miséricordieuse. Il n’est rien, après Dieu, que je puisse vous préférer, et c’est de tout mon cœur que je vous abandonne à jamais ma liberté. Ainsi-soit-il. »

Saint Odilon institua le service solennel du 2 novembre en l’honneur de tous les fidèles défunts. C’est pourquoi nous le voyons, au second plan, célébrant la messe pour les âmes du Purgatoire.


Naissance d’Odilon – Sa guérison miraculeuse

Saint Odilon naquit l’an 962 en Auvergne. Ses parents qui occupaient un rang très élevé dans le monde étaient d’une insigne piété. Son père, le seigneur de Mercœur savait joindre la gloire des armes à une loyauté exemplaire, et sa mère, après avoir édifié le monde, termina ses jours dans la vie religieuse.

Odilon encore enfant perdit presque complètement l’usage de ses membres ; une sorte de paralysie lui ôtait tout mouvement. Dieu manifesta dès lors ses complaisances pour lui et la Sainte Vierge le récompensa de sa tendre affection. Sa nourrice le laissa un jour à la porte d’un sanctuaire dédié à la glorieuse mère de Dieu, et s’éloigna quelque temps. L’enfant ainsi abandonné, poussé par la grâce divine, se tourna vers l’église, et se démena si bien en s’aidant des pieds et des mains qu’il parvint à franchir le seuil. Tout joyeux, il avançait peu à peu vers l’autel ; lorsqu’il y fut arrivé, il en saisit le parement, et par une assistance miraculeuse de la Sainte Vierge, il recouvra subitement toutes les forces naturelles à son âge ; en sorte que tous étaient dans l’admiration de le voir marcher.

Odilon, abbé de Cluny

Ainsi protégé de Dieu, sa jeunesse s’écoula au milieu des études et de la prière. A l’âge de 26 ans, il se consacra à Dieu et reçut la tonsure des clercs à Saint-Julien-le-Martyr en Auvergne. Bientôt le souvenir du miracle dont la bonté divine l’avait favorisé dans son enfance, le poussa à se consacrer entièrement à Dieu dans la vie religieuse et peu après il entra dans le grand Ordre de Cluny, alors gouverné par saint Mayeul.

Par la pratique simple et humble de l’obéissance, il ne tarda pas à embaumer tout l’Ordre du parfum de ses vertus. Il y avait à peine quatre ans que saint Odilon avait prononcé les saints vœux, lorsque saint Mayeul sur son lit de mort le choisit au milieu de tant de vénérables et anciens religieux pour être son successeur et occuper la chair abbatiale. Il n’avait que trente et un ans et fut aussitôt ordonné prêtre : tous les religieux se réjouirent de trouver en lui un Père digne de celui qu’ils pleuraient, et malgré sa résistance ils l’élurent canoniquement.

Le nouvel abbé ne contribua pas peu à augmenter la réputation de sainteté que possédait Cluny : il en fut, par sa charité, par sa pureté de vie et par ses œuvres merveilleuses une des gloires les plus éclatantes.

Ses vertus – Sa charité

La charité était la vertu qu’il pratiquait le plus ardemment sous toutes les formes. L’amour de Dieu le soutenait dans tous ses travaux : aussi ne manquait-il jamais d’offrir à Dieu le saint sacrifice de la messe tous les jours, malgré l’incommodité des voyages que nécessitait sa charge et malgré les maladies qu’il eut à supporter. Chose admirable ! lorsqu’il se trouva sur son lit de mort, il voulut savoir le nombre de messes qu'il avait célébrées et ce nombre fut exactement celui des jours écoulés depuis son ordination. Non moins assidu à tous les exercices de piété, son sommeil même était une prière continuelle. Simple religieux il s’était consacré à la Sainte Vierge au pied de son autel, la corde au cou, et chaque fois qu’on prononçait le nom de Marie il faisait une profonde inclination. Lorsqu’il chantait au chœur ce verset : « Tu, ad liberandum suscepturus hominem, non horruisti Virginis uterum », il se prosternait jusqu’à terre en signe d’humilité.

Il distribuait ses aumônes avec tant de profusion et de bonté que ceux qui l’entouraient allaient jusqu’à lui reprocher ce qu’ils appelaient sa prodigalité. Comme il ne doutait jamais de la puissance divine il ne craignait pas d’en être abandonné. Un jour qu’il visitait un de ses monastères où s’étaient réunis un grand nombre de religieux pour assister à ses entretiens, la nourriture manqua et les serviteurs n’avaient plus qu’un poisson pour tant de monde. Le saint ordonna de servir ce qu’ils avaient et il se trouva que non seulement tous les religieux mais encore tous les serviteurs eurent leur part. – En traversant une haute montagne, le saint rencontra de pauvres gens, exténués de fatigue et de soif, et comme l’eau manquait, il ordonna aux siens de leur distribuer tout le vin que l’on portait pour lui et ceux qui l’accompagnaient. Peu après, on s’arrêta pour la réfection et les serviteurs trouvèrent les flacons aussi pleins qu’avant. Car donner au pauvre, c’est donner à Dieu qui récompense surabondamment.

La bonté d’Odilon se retrouve encore dans la manière dont il agissait vis-à-vis de ses inférieurs, envers lesquels il ne prenait jamais un ton impératif et sévère ; il suppliait mais ne commandait pas. A ceux qui lui reprochaient sa prodigalité et sa bonté, il répondait : « Dussé-je même être condamné sur ce point, j’aime mieux l’être pour la miséricorde que pour la sévérité ».

Sa charité envers le prochain éclata merveilleusement dans une grande famine qui désola et dépeupla la France en 1016. Saint Odilon après avoir fait distribuer aux indigents toutes les provisions de son monastère, ordonna de vendre les ornements et les vases sacrés de son église pour subvenir à tant de misère. Ces aumônes ne pouvant suffire, il se rendit dans les villes et les châteaux, afin d’exciter les princes et les riches à donner généreusement : c’est ainsi que plusieurs milliers de personnes lui durent la vie. – Nouveau Tobie, il ensevelissait pieusement les morts que la misère et le froid avaient fait périr sur les grandes routes. – Bon nombre de malades recouvrèrent par son intercession et ses prières les uns la vue, les autres la raison, d’autres l’usage de leurs membres.

Malgré tant de compassion pour le prochain, le saint ne manquait pas de traiter son propre corps avec une sévérité extrême. Ses jeûnes étaient austères et continuels, il dormait fort peu, se couvrait de rudes cilices et serrait ses membres avec des chaînes de fer. Cependant s’il recherchait une si grande mortification, il ne le fit jamais avec ostentation, mais dans une grande simplicité ; il prenait la nourriture qui lui était présentée, en si petite quantité toutefois que son appétit était plutôt irrité que satisfait. – Le saint se trouvant au monastère d’Orval le premier jour de Carême voulut, à l’exemple du prophète David, manger son pain avec la cendre et demanda secrètement de l’eau au frère servant, qui lui en donna aussitôt. Mais au moment où saint Odilon la porta à ses lèvres, il ne trouva plus que du vin et s’en plaignit au religieux qui, stupéfait de voir du vin, bien qu’il eût certainement donné de l’eau, alla de nouveau en puiser à la fontaine. En présence de tous les religieux il la lui donna : l’eau se changea encore en vin. Le saint reconnu que Dieu était satisfait de sa bonne volonté et ne refusa pas ce que le ciel lui envoyait.

Saint Odilon et les âmes du Purgatoire

La charité de saint Odilon se manifesta avec un vif éclat dans ses efforts pour le soulagement et la délivrance des âmes du purgatoire. C’est à lui qu’on doit la première institution de la commémoraison des fidèles trépassés, le lendemain de la fête de tous les saints. La pieuse coutume de prier pour les morts remonte aux Apôtres eux-mêmes ; les anciennes liturgies et les écrits des Pères en font foi. Mais il n’y avait point de jour dans le cours de l’année, où l’on priât plus spécialement à leur intention.

Saint Odilon, dès qu’il fut abbé, invita tous les religieux dépendants de Cluny à prier et à offrir souvent le sacrifice de la messe pour ces âmes accablées de souffrances. Car, dit saint Augustin, on ne peut nier que les âmes des défunts ne soient soulagées par la prière et la dévotion des vivants, quand on offre le sacrifice de notre rédemption ou qu’on fait des aumônes pour eux. Voici le fait qui détermina saint Odilon à fixer le premier un jour de prières pour les morts.

Un religieux français, revenant du pèlerinage de Terre Sainte, fut assailli près de la Sicile par une tempête effroyable, et obligé de s’arrêter dans une île déserte. Au milieu des rochers affreux et nus qui la couvraient, il eut la joie de rencontrer un ermite, qui passait là ses jours dans une austère pénitence, retiré dans une caverne. Le saint homme eut plusieurs entretiens spirituels avec le religieux ; quand il apprit que celui-ci était Français, il lui demanda s’il connaissait le célèbre monastère de Cluny et s’il avait entendu parler du vénérable abbé Odilon. – Sur sa réponse affirmative, l’ermite lui dit : « Il y a près d’ici un lieu où j’ai vu souvent de grandes flammes capables de dévorer tout ce pays : au milieu de ces abîmes, j’apercevais des millions d’âmes qui endurent des tourments insupportables, proportionnés à la diversité et à la qualité de fautes qu’elles ont à expier. Des légions de démons sont chargés par la justice divine d’augmenter les supplices et de les renouveler sans cesse. Ces âmes poussent des cris lamentables, au milieu desquels j’ai distingué des hurlements terribles de diables, et je les ai vus sous des figures affreuses se plaindre avec rage de ce que plusieurs de ces âmes leur sont ravies avant le temps et sont conduites au ciel en triomphe par les prières et les aumônes des fidèles, surtout par les oraisons et les pénitences d’Odilon, abbé de Cluny, et de ses religieux. C’est pourquoi, ajouta l’ermite, je vous conjure, au nom de Dieu, de raconter fidèlement tout ce que je viens de vous dire à ces pieux et saints religieux, et au vénérable Odilon, afin qu'ils continuent avec plus d'ardeur leurs prières et leurs aumônes, pour accroître de plus en plus la joie des bienheureux au ciel et la tristesse des démons en enfer. »

Le religieux, de retour en France, raconta fidèlement à saint Odilon, en présence d’un grand nombre de religieux ce qu’il avait appris du pieux ermite. Le vénérable abbé institua alors un décret général pour tous les monastères de l’Ordre de Cluny, où il ordonne que tous les ans, après avoir célébré, selon la règle de l’Eglise, le 1er novembre, la solennité de la Toussaint, le jour suivant soit consacré à la commémoraison de tous les fidèles défunts. Les religieux doivent prier, offrir le saint sacrifice de la messe et faire des aumônes pour ces âmes malheureuses. Bientôt cet usage de Cluny se répandit au dehors, les papes l’ont étendu à toute l’Eglise, et de grands miracles ont marqué l’importance de la prière pour les morts.

Grandeur d’Odilon. – Ses miracles

Saint Odilon était admirable dans ses vertus, et ses miracles faisaient glorifier son nom au loin. Il fut particulièrement cher aux papes, aux empereurs et aux rois pour lesquels il était un oracle et le meilleur des conseillers. Aussi était-il reçu partout avec une telle joie et les religieux accouraient si nombreux vers lui que le Bienheureux Fulbert, évêque de Chartres, l’appelait l’archange des religieux.

Au milieu de tant de témoignages d’estime, ce qu’on remarquait le plus, c’était l’humilité et la modestie du saint. Il fuyait et il avait en horreur les honneurs que lui rendaient les religieux des abbayes qu’il visitait. Le clergé et le peuple de Lyon le demandèrent avec instance pour leur archevêque, le pape Benoît IX le désigna pour cette dignité, et lui envoya même le Pallium et l’anneau comme gages de son affection ; mais le saint préféra le cloître aux dignités. Dans une autre occasion, il visitait le Mont-Cassin, et l’abbé Thibault l’invita à chanter la messe conventuelle à la fête de saint Benoît. Non seulement il ne se jugea pas digne de cet honneur, mais toute la faveur qu’il demanda et qu’il obtint après bien des instances, fut qu’on lui permît de baiser humblement les pieds de tous les religieux de la communauté. Cette humilité et ce mépris de lui-même édifièrent beaucoup les religieux et les touchèrent jusqu’aux larmes.

La vie de ce bienheureux abbé était comme une table d’or, sur laquelle les miracles formaient une garniture de diamants. Saint Henri, empereur d’Allemagne, de retour d’Italie, s’arrêta avec toute sa cour au monastère de Cluny, et il y fut témoin d’un miracle qui le frappa vivement. Un jour, comme l’empereur était à table dans une salle du monastère, on servit une coupe de cristal délicieusement ciselée et remplit d’aromates. C’était un chef-d’œuvre de l’art alexandrin qu’un prince d’Orient envoyait à saint Henri. Celui-ci fit appeler deux de ses chapelains, leur remit cette coupe et les chargea de l’offrir de sa part au bienheureux Odilon. Les deux chapelains s’acquittèrent en toute révérence de leur commission et revinrent en hâte auprès de l’empereur.

La merveilleuse coupe faisait l’admiration des moines et excitait leur curiosité. Ils ne se contentèrent pas de la regarder, chacun voulut la tenir à la main, mais l’un d’eux laissa tomber le vase précieux qui se brisa en morceau. L’accident avait eu lieu en l’absence d’Odilon ; les moines l’informèrent aussitôt de cette mésaventure. L’homme de Dieu leur fit comprendre la portée que leur faute pouvait avoir. L’auguste empereur, dit-il, pourrait en rendre responsables les deux clercs de son palais, lesquels y sont complètement étrangers. Après ces paroles, il se rendit avec tous les religieux à l’église du monastère, et pria le Seigneur de ne point faire retomber sur des innocents un accident qui n’était pas leur fait. Après cela, il commanda qu’on lui apportât le vase qu’il n’avait pas vu depuis qu’on l’avait cassé ; mais on le retrouva complètement intact, tellement que l’homme de Dieu, dans un premier moment de sainte indignation, accusait ses religieux de l’avoir induit en erreur en lui parlant d’un accident imaginaire. Mais la stupéfaction qui se peignait sur leurs visages lui prouva bientôt leur sincérité, et tout le monastère en rendit grâce à Dieu. L’empereur transporté de joie donna encore au saint abbé sa couronne, son sceptre et un crucifix d’or.

D’autres merveilles montrèrent encore la sainteté d’Odilon. Deux fois des voleurs furent contraints de rendre ce qu’ils avaient dérobé, parce qu’ils furent frappés par la vengeance divine et ne purent se défaire de ces objets, ni les vendre. Deux fois il traversa en toute sécurité, avec ses compagnons, des rivières débordées et, la seconde fois, ses chaussures ne furent même pas mouillées.

Sa mort admirable

Durant les cinq dernières années de sa vie, saint Odilon fut éprouvé par de grandes souffrances. Se croyant sur le point de mourir, il voulut se rendre à Rome dans l’espoir d’expirer sur le tombeau des saint Apôtres : « C’était un vœu qu’il avait plus d’une fois exprimé devant ses frères. Mais les desseins de l’homme ne sont pas en puissance, l’événement trompa les espérances du vénérable abbé. Arrivé à Rome, il y demeura quatre mois malade. Le pape Clément II l’aimait comme son frère, il venait chaque jour s’entretenir avec lui et le consoler par la bénédiction apostolique. Contre toute espérance, Odilon recouvra la santé ; il revint donc à Cluny, fortifié par les suffrages des saints Apôtres. L’année suivante, il continua ses jeûnes, ses oraisons, ses veilles accoutumées, ne cessant d’adresser aux religieux et aux nombreux visiteurs les plus touchantes exhortations. Il prédit alors sa mort prochaine et déclara son intention d’aller visiter ses monastères, afin de consoler tous les religieux et de les animer à suivre la trace des saints. Pendant qu’il accomplissait ainsi le devoir de sa charge il arriva à Souvigny, où son prédécesseur, le bienheureux Mayeul était mort et où il sentit que la fin de son pèlerinage était arrivée.

Quelques jours avant la fête de Noël, Odilon voulut par une prédication quotidienne, préparer le peuple aux joies spirituelles de la Nativité ; mais durant un de ses discours il fut saisi soudain d’une violente douleur ; on le rapporta dans sa cellule et bientôt il n’y eut plus d’espoir de le sauver. Tous les religieux vinrent prier près de sa couche et il les embrassa avec affection, après avoir reçu les sacrements de l’Eglise. La pureté admirable de sa vie, jointe à ses grandes pénitences, n’empêcha pas le démon de se présenter à lui pendant ses souffrances pour lui livrer un dernier assaut. Mais le saint, la croix à la main, l’interpellait d’une voix formidable : « Serpent maudit, dit-il, par la vertu du Seigneur-Jésus, mon maître, par l’étendard victorieux de sa puissance, éloigne-toi. La croix de Jésus-Christ est ma vie ; elle est pour toi la mort. La croix est mon refuge, je la bénis, je l’adore ; c’est entre les mains de mon Dieu crucifié que je veux remettre mon âme ».

Cependant le saint abbé revint de cette crise terrible et il prédit qu’il mourrait le jour de la Circoncision. Pendant les fêtes de Noël, sa seule nourriture était le corps et le sang de Notre-Seigneur ; il attendait la mort avec joie, exhortait et bénissait tous les religieux, et se fit porter au chœur pour assister aux offices et aux messes tous les jours, malgré son agonie qui continuait. Enfin la fête de la Circoncision arriva, ses douleurs augmentèrent et il bénit une dernière fois les religieux. A l’heure des Vêpres il se fit porter sur son lit à l’église, et il entonna lui-même les psaumes et les suivit de sa voix mourante. Un tel spectacle émut tellement ceux qui faisaient les cérémonies et qui chantaient, qu’ils se trompèrent plus d’une fois, et l’héroïque abbé ne manquait pas de les reprendre. Après l’office, on le reporta dans sa cellule. Peu après il se fit étendre sur un cilice recouvert de cendres ; il jeta alors un dernier regard sur la croix, prononça quelques mots d’une prière qui expira sur ses lèvres ; sans secousse, sans agonie, ses yeux se fermèrent doucement et il reposa dans la paix, le 1er janvier 1049.

Il était âgé de quatre-vingt-sept ans, il en avait passé vingt-six dans le monde, cinq dans le cloître avant d’être abbé et cinquante-six dans la charge abbatiale.