Saint Front

Fête le 25 octobre

Apôtre du Périgord


Légende de la gravure

Sur le commandement de saint Front, le colosse de Vénus croule et un énorme dragon, sortant des débris, tue sept païens.


Saint Front naquit dans une petite ville de la tribu de Juda. Ses parents, fidèles observateurs de la loi, étaient de ceux qui attendaient avec patience l’arrivée du Messie, tant annoncée par les prophètes, bien qu’il fût déjà venu au monde, pauvre et ignoré, dans l’étable de Bethléem.

L’âge que pouvait avoir le jeune Front à la naissance du Sauveur, nous ne saurions le dire, car sur toute son enfance et sa jeunesse les légendes disent seulement qu’il fut soldat du roi Hérode, se convertit à la voix de saint Jean, puis se retira sur le mont Carmel, où il devint bientôt fort habile dans la connaissance de la loi et des Prophètes.

Lorsque Jésus-Christ sortant de Nazareth, se manifesta au monde par ses prédications et ses miracles, les enfants du Carmel descendirent de leur sainte montagne, et, reconnaissant en lui l’objet de leur longue attente, ils s’attachèrent à ses pas.

Front fut baptisé par saint Pierre et placé au nombre des disciples que le Sauveur envoyait deux à deux dans les villes et les bourgades avec le pouvoir de chasser les démons et de guérir les malades en son nom.

Après la Pentecôte, les apôtres et les disciples de Jésus-Christ se partagèrent le monde. Front s’attacha à la personne de saint Pierre et le suivit dans ses pérégrinations ; c’est ainsi qu’il vient à Antioche, puis à Rome, où ses prédications et ses miracles attirèrent sur lui l’attention publique… Une jeune fille était tourmentée depuis quatorze ans par les démons ; Front les força à confesser publiquement la puissance du nom de Jésus, puis il les chassa ignominieusement à la face de tout le peuple, qui se convertit en masse à ce spectacle.

Cependant, Pierre, prince des apôtres, ayant établi son siège à Rome, envoya son disciple Front porter la bonne nouvelle aux peuples de la basse Guyenne ; il lui donna saint Georges pour compagnon fidèle, et ils partirent tous deux, prêchant, convertissant les peuples et semant des miracles.

Toutefois, la foi de notre saint devait être soumise à une terrible épreuve ; en effet, à peine était-il à quelques journées de Rome, que Georges, son bon compagnon, mourut subitement. Front fut inconsolable de cette perte cruelle ; mais, se rappelant ce qu’avaient fait Marthe et Marie à la mort de Lazare, il reprit en toute hâte le chemin de Rome, et s’en alla se jeter aux pieds du prince des apôtres, en lui disant : « Maître, celui que vous m’aviez donné pour compagnon est mort. Venez et vous le ressusciterez ! »

Saint Pierre, ému et de la foi et de la douleur de son disciple, lui donna son bâton et le renvoya en lui recommandant de le poser sur le corps de Georges, il le rendit à la vie devant une foule innombrable d’infidèles.

C’est, dit-on en souvenir de l’abandon que Pierre fit de son bâton en faveur de saint Front que les papes ne peuvent porter à Rome le bâton pastoral que les évêques portent en leurs diocèses. Ils ne le prennent qu’à Trèves, où saint Front a porté la partie supérieure du bâton de saint Pierre, après avoir laissé la partie inférieure au Puy.

Cependant, les deux serviteurs arrivèrent bientôt au Valay. Là, ils devaient se séparer, car ce pays était réservé au zèle de saint Georges. Toutefois, Dieu voulut les réunir auparavant dans une dernière œuvre commune, je veux parler de la fondation de Notre-Dame du Puy. En effet, la Sainte-Vierge, mère de Dieu, les fit avertir par une pieuse femme qu’elle désirait être honorée en ce pays sur la montagne proche de Vélaunes. A cette nouvelle, Front et Georges, son compagnon, gravirent aussitôt la montagne indiquée et la trouvèrent couverte de neige, bien que l’on fût en la saison la plus chaude de l’année. Or, tandis qu’ils étaient là, un cerf survint tout à coup et, parcourant cette neige, il y traça le plan parfait d’une église. A ce spectacle, les deux saints apôtres n’hésitèrent plus, et ils promirent à Marie de consacrer ce lieu à son culte. En effet, Georges y dressa un hôtel ; ses successeurs y bâtirent une église, puis une ville qui fut appelée : Le Puy, lieu du célèbre pèlerinage que nous connaissons.

Après cette fondation mémorable, il fallut se séparer. Les adieux furent touchants entre les deux saints ; ils rompirent ensemble le Pain eucharistique, se partagèrent le bâton de saint Pierre et se quittèrent après s’être tendrement embrassés.

Georges demeura au Valay. Quant à saint Front, il partit vers de nouvelles conquêtes, en compagnie de trois nouveaux disciples : Frontaise, Séverin et Sévérian.

Vésone fut une des premières villes dans laquelle retentit la voix du saint apôtre. Livrée à toute sorte d’idolâtrie, quelques jours suffirent à Front pour convertir ses habitants, chasser les démons et faire rentrer les idoles dans la poussière. Un jour, qu’il prêchait au théâtre, devant le peuple réuni, on lui amena un possédé du démon furieux, qu’on était obligé d’attacher avec des chaînes. A peine fut-il en la présence du saint, qu’il s’écria d’une voix lamentable : « O Front ! envoyé de Jésus de Nazareth, tes paroles et tes prières me brûlent ! » Puis il abandonna sa victime, dans un dernier accès de rage. A ce spectacle, un grand nombre de païens reçurent le baptême.

A la nouvelle de ce miracle, Chilpéric, puissant Seigneur de Vésone, qui était paralytique et perclus de tous ses membres, envoya supplier le saint de venir le voir. Or, comme il lui demandait s’il pouvait le guérir, Front lui répondit : oui, s’il voulait croire au Christ et recevoir le baptême. Chilpéric souscrivit de tout son cœur et fut aussitôt guéri.

Après Chilpéric, saint Front guérit encore de la lèpre Aurélius, gouverneur de Vésone, qui se convertit avec toute sa famille, puis ressuscita le fils d’une pauvre veuve tombé dans un puits, et enfin un tout jeune enfant du nom de Chronope, qui devint son disciple le plus fervent et, plus tard, son successeur immédiat dans l’épiscopat.

Témoins de ces prodiges, les Vésonais abandonnèrent pour la plupart le culte des idoles et embrassèrent la religion chrétienne ; mais ce fut là le signal de la persécution contre le saint apôtre. Satan, voyant ses autels abandonnés, souffla sa rage infernale dans le cœur de ses fidèles… Les prêtres des idoles résolurent de relever le prestige du culte païen, par la célébration de fêtes solennelles. Mais que peut l’homme, fût-il aidé par Satan et ses anges, contre le plus petit des serviteurs de Dieu ?

Front, sans s’effrayer, vint lui-même au temple des idoles, à l’heure du sacrifice ; mais, au lieu d’offrir l’encens, il brisa les idoles à la face de tout le peuple, puis chassa du temple les démons, qui firent entendre d’affreux mugissements.

Toutefois, malgré ce coup hardi, l’idolâtrie était encore debout, car restait encore le fameux temple d’Isis, divinité privilégiée des Gaulois. Le saint apôtre résolut de frapper le dernier coup : il profita d’une fête solennelle en l’honneur de la déesse et vint au temple, malgré les clameurs et les menaces des païens ameutés contre lui. A peine fut-il arrivé, que, sur son commandement, toutes les statues du temple et l’énorme colosse de Vénus se réduisirent en poudre ; puis aussitôt un énorme dragon, s’élançant des débris, tua sept païens. La foule, effrayée, se jeta à ses pieds, demanda miséricorde, et, à sa prière, Front obtint de Dieu de ressusciter les sept païens tués dans l’acte de leur blasphème et qui le menaçaient de mort.

Le temple seul restait encore debout ; mais saint Front, voulant persuader davantage ces pauvres idolâtres de la fausseté et de l’impuissance de leurs dieux, commanda qu’une partie s’écroulât et que l’autre demeurât comme témoignage aux générations futures : ce qui fut fait incontinent comme le saint l’avait dit, et cette partie subsiste encore de nos jours.

Satan était donc vaincu et Jésus-Christ allait régner pour toujours sur cette ville convertie. Quant à Front, la persécution, qui voulait arrêter son zèle, fut la cause même qui l’obligea à porter la bonne nouvelle à d’autres populations.

Les prêtres des idoles essayèrent, en effet, un autre moyen contre notre saint : ils le dénoncèrent comme un perturbateur auprès du gouverneur Squirinus, ennemi juré du nom chrétien. Celui-ci ordonna de l’arrêter et de l’amener avec ses disciples à son tribunal.

Aux menaces saint Front répondit que les flammes de l’enfer étaient réservées aux infidèles qui refusaient de se convertir. Ceci ne calma pas Squirinus qui ordonna de lui trancher la tête ; mais, au moment où le soldat allait frapper, l’épée et la main qui la soutenaient demeurèrent suspendues et immobiles, tandis qu’une éclatante lumière entoura la sainte victime. Frappés de terreur, juge et satellites quittèrent le tribunal, à l’exception toutefois du soldat bourreau qui tomba mort aux pieds du saint.

Cependant, revenu de sa frayeur, Squirinus fit arrêter de nouveau, quelques jours après, les trois compagnons de saint Front et leur ordonna de choisir entre la mort ou l’apostasie ; tous trois se montrèrent dignes de leur maître : « Notre gloire et notre bonheur, répondirent-ils, est de vivre et de mourir pour Jésus-Christ. » - « Qu’il en soit donc ainsi, répartit Squirinus plein de rage. » Et ils furent entraînés en dehors de la ville pour y souffrir les tortures les plus atroces.

Par dérision, on les couronna d’épines ; on les attacha à des poteaux ; on y cloua leur tête avec de longues pointes de fer, puis on transperça leurs épaules à la jonction des os, avec des tarières embrasées. Mais tout fut inutile : ce raffinement de cruauté augmenta la gloire des martyrs et la honte de Squirinus. Ne pouvant plus vaincre leur foi, il leur fit trancher la tête… Mais à peine la sentence fut-elle exécutée, que les corps, se redressant soudainement, reprirent chacun leur tête et allèrent les déposer aux pieds de leur Maître, alors en prière sur la montagne voisine. Front bénit une dernière fois ses disciples bien-aimés et ensevelit leurs saintes dépouilles, rendant grâces au Seigneur de ce qu’il avait bien voulu les appeler à la gloire du martyre.

Après tant de prodiges, faut-il s’étonner que le sang des martyrs soit devenu une semence si féconde de chrétiens. Squirinus, dans sa rage, crut arracher la racine de cette noble semence en exilant le bienheureux apôtre qu’il n’avait pu faire périr ; mais il fournit, en réalité, un champ plus vaste à son zèle.

Chassé de Vésone, Front évangélisa tour à tour l’Angoumois et la Saintonge, prêchant, faisant des miracles et chassant des démons. « O Front, envoyé de Jésus ! s’écriaient ces malheureux, pourquoi venir ici nous persécuter ! Contente-toi de nous avoir vaincus ailleurs par tes prières. »

A Bordeaux, une barque se détachant d’elle-même du rivage, vint chercher le saint apôtre et le transporta au delà du fleuve. A son arrivée, les idoles et les oracles gardèrent le plus profond silence. Les lunatiques et les démons firent entendre des cris déchirants. Alors, rapporte la légende, Jupiter, interrogé sur ce mutisme extraordinaire, répondit au sacrificateur : « Ne sais-tu pas qu’un disciple de Jésus le Nazaréen est dans la ville et qu’il nous ferme la bouche ! »

A cette nouvelle, les prêtres des idoles arrêtèrent l’apôtre et le conduisirent au gouverneur. Front fut battu de verges et chassé de la ville avec menace de mort s’il rentrait ; il quitta donc cette cité idolâtre, non toutefois sans y avoir jeté quelques étincelles de foi. En passant devant le temple de Vénus, divinité qu’il détestait, il le réduisit en poudre, au nom de Jésus, et les démons s’écrièrent en fuyant : « O nom terrible ! qui nous violente et nous force de sortir ! »

Blaye, Poitiers, Tours, furent les nouvelles conquêtes du bienheureux apôtre.

A Blaye, il avait imploré sans succès la grâce de dix-huit captifs, auprès du gouverneur ; il s’adressa à Dieu, et, pendant la nuit, les portes des prisons s’ouvrirent d’elles-mêmes, et les chaînes des prisonniers tombèrent par le ministère des anges. Ce prodige changea le cœur des habitants, et ils reçurent le baptême.

A Poitiers, saint Front fut d’abord chassé à l’instigation des Prêtres d’Esculape, puis, étant revenu sur les ordres mêmes de Dieu, il trouva cette fois tous les cœurs dociles et jeta les fondements d’une des églises les plus florissantes de la Gaule.

A Tours, au contraire, il put à peine opérer quelques conversions, les Gentils le chassèrent impitoyablement. Front, se souvenant des paroles du Seigneur secoua la poussière de ses pieds sur cette ville infidèle, qui devait s’abreuver du sang de saint Gatien, et alla porter ailleurs la bonne nouvelle.

Il visita le Maine, la Normandie où il se rendit célèbre par ses miracles et où il laissa son nom à plusieurs localités, puis le Beauvaisis, qu’il ne fit que traverser. L’honneur de convertir ce dernier peuple était réservé à saint Lucien.

De Beauvais, saint Front se rendit à Soissons, où il enfanta de nombreux enfants à l’Eglise, par ses miracles.

Il délivra la contrée d’un dragon monstrueux qui désolait le pays d’alentours et glaçait de terreur les habitants. Il alla seul à lui : « Au nom de Jésus, je t’ordonne de mourir ! » Il expira sur l’heure.

Comme il célébrait les saints mystères, le jour de la Pentecôte, dans une ville qui s’appelle aujourd’hui Neuilly-Saint-Front, le vin manqua pour la consécration. Affligé de ce contretemps, le saint évêque se tourna vers Dieu, et, tandis qu’il priait, une blanche colombe apparut aux regards de tous, tenant en son bec une fiole pleine de vin ; elle plana quelques instants sur l’apôtre, puis, déposant son fardeau sur l’autel, elle reprit son vol, laissant là la suave odeur du parfum le plus doux.

Un seigneur de Lorraine, dont la fille était possédée du démon, lequel disait : « Je ne sortirai que chassé par saint Front », l’envoya chercher à Soissons. Il la guérit.

Mais saint Clément, évêque de Metz, envoyé par saint Pierre en même temps que saint Front, le supplia de venir. Les deux disciples de saint Pierre se fortifièrent mutuellement quelque temps, et c’est en sa faveur que saint Front se dessaisit, sans doute, de la partie supérieure du bâton de saint Pierre, avec lequel il avait fait tant de miracles et qu’on conserve à Trèves. Il allait d’ailleurs, sentant sa course sur la terre près de finir, revoir saint Georges, son ancien compagnon, à qui il avait laissé l’autre moitié du bâton ; il le trouva évangélisant la Gaule Narbonnaise, car la persécution l’avait jeté, lui aussi, loin de Vélaunes (le Puy), sa ville épiscopale.

Ils cheminèrent ensemble vers la Provence, afin de visiter Marthe, sœur de saint Lazare, évêque de Marseille. Front entra chez elle comme il y entrait dans la Judée en la compagnie du Sauveur, et Marthe les reçut tous deux comme elle recevait autrefois Jésus et ses apôtres.

Toujours pleine de la même sollicitude, elle les consola, leur prédit la fin de la persécution et leur retour dans leurs villes épiscopales. Puis, s’adressant à saint Front, elle lui fit promettre de revenir donner la sépulture à son corps ; car avant la fin de l’année prochaine, disait-elle, je quitterai cette terre pour retourner à Dieu.

Front le lui promit et retourna vers ses fidèles de Vésone. La prophétie de sainte Marthe se réalisa : Dieu avait touché le cœur de Squirinus, qui, de violent persécuteur, était prêt maintenant à se convertir, car les victimes de ses fureurs s’étaient vengées en priant pour lui. Dès qu’il apprit le retour du bienheureux, il courut à sa rencontre, se jeta à ses pieds en lui demandant le baptême. L’exemple du gouverneur fut suivi du grand nombre de ceux que la crainte avait retenus jusqu’alors, et Vésone n’eut désormais plus d’autre Dieu que le vrai Dieu.

Un jour que saint Front parlait de Jésus-Christ à une grande multitude, il s’arrêta tout à coup, tenant ses regards fixes et le corps immobile comme un homme livré à une profonde réflexion, puis les larmes coulèrent avec abondance de ses yeux, ce que voyant, les fidèles s’unirent à sa douleur et pleurèrent avec lui jusqu’à ce que, sortit de son extase, il leur eut raconté que saint Pierre, constitué par Jésus-Christ prince des apôtres, venait d’être crucifié à Rome par les ordres du cruel Néron.

Pour perpétuer le souvenir de cette révélation, le saint posa aussitôt la première pierre d’une église dédiée à Pierre.

Un jour, qu’il allait commencer le saint sacrifice de la messe, il s’endormit paisiblement. Dans ce sommeil, Jésus-Christ lui apparut et lui dit : « Il est temps d’aller aux funérailles de Marthe, mon hôtesse. » Et, à peine ces paroles étaient-elles prononcées, qu’il fut transporté auprès de cette sainte, qu’il ensevelit de ses propres mains, au grand étonnement de la foule, qui ne savait qui il était ni d’où il venait. (Voir la Vie de Sainte Marthe.)

Cependant, le diacre, ayant attendu un certain temps pour la messe, alla réveiller le saint pontife, qui, revenu à lui, raconta à son peuple tout ce qui venait de se passer, et, pour prouver la véracité de ce miracle, il envoya des messagers chercher son anneau laissé par lui au tombeau de sainte Marthe.

Cependant, le temps était proche, où le Christ allait récompenser les travaux de ce fidèle serviteur. Comme à Marthe, sa servante, il lui fit connaître le jour de sa délivrance, ce qui le combla de joie. Il réunit autour de lui ses prêtres et ses diacres, leur communiqua la bonne nouvelle ; puis ayant parlé des délices de la patrie céleste, il choisit son successeur et convoqua le peuple pour le huitième jour.

Ce jour étant arrivé, saint Front célébra les saints mystères, le visage tout rayonnant de la joie des bienheureux ; il prêcha longtemps à son peuple, qui ne pouvait se lasser de l’entendre, et, l’oblation de la messe terminée, il fut soudainement enveloppé d’une vive lumière, au milieu de laquelle une voix se fit entendre qui l’appelait au séjour de son repos.

Front répondit à son appel par un dernier chant de louange à la Très Sainte Trinité et s’endormit paisiblement dans le Christ, dont il avait été le fidèle disciple sur la terre.

C’était le 28 octobre, 42 ans après la mort de N. S. Jésus-Christ.

Tandis que saint Front mourait, saint Georges, son compagnon fidèle, le vit monter au ciel au milieu d’une troupe d’anges, de trois diacres, et disant : « Georges, soyez béni, vous et votre troupeau ; je vous précède dans le ciel. »

Et le saint, ayant annoncé cette bénédiction à son peuple, partit aussitôt pour le Périgord rendre les derniers devoirs à celui qui l’avait tiré du tombeau et dont les funérailles durèrent plusieurs jours au milieu des miracles, comme pour lui donner le temps d’arriver.