Sainte Anastasie

Fête le 25 décembre

Martyre


Légende de la gravure

Sainte Anastasie est transférée dans une île et brûlée peu à peu par des foyers qui l’entourent. C’est le jour de Noël et l’Enfant Jésus, présenté par sa Mère, associe son triomphe aux souvenirs de la crèche.


Sainte Anastasie dans les prisons des martyrs

Le martyrologe romain fait mention de trois saintes martyres qui portèrent le nom d’Anastasie.

L’une qui est marquée au 15 avril, mourut pour la foi pendant la cruelle persécution de Néron.

La seconde, dont la fête se célèbre le 28 octobre, obtint sous Valérien la palme du martyre.

La troisième est dont la sainte Eglise fait mémoire dans les oraisons de la seconde messe de Noël, celle dont le nom est au canon de la messe et dont le culte se trouve tellement uni à celui du divin enfant, que le Pape a coutume, quand il n’est pas prisonnier, de chanter la troisième messe de Noël à son église, à Sainte-Anastasie, au forum.

La tradition populaire, qui place cette sainte près de la crèche, veut qu’elle ait vécu au temps de l’enfant Jésus ; il n’en est rien, elle a seulement mérité par sa fidélité de servir les martyrs, ces continuateurs du corps du Christ, avec tant de constance, qu’elle est considérée comme si elle avait soigné le corps de Jésus lui-même. Elle ressemble, d’ailleurs, à la Sainte-Vierge par l’éclat de sa virginité. Voici sa vie extraordinaire :

Née d’un père païen et d’une mère chrétienne, elle fut instruite dans la Foi par le glorieux martyr saint Chrysologue. Mariée malgré elle par son père à un païen fanatique, elle pria si ardemment, que, dans cette union, elle garda la fleur de sa virginité, attirant heureusement bien vite la haine de ce païen au lieu de son amitié ; il eût voulu la voir morte pour hériter de ses biens considérables.

La persécution de Dioclétien sévissait, ce prince avait juré d’abolir la religion de Jésus-Christ et multipliait les égorgements de chrétiens afin de les détruire, ignorant que par là il les multipliait, puisque le sang des martyrs est la semence des chrétiens.

Anastasie, voyant les multitudes de confesseurs entassés dans les cachots et abandonnés à toutes les misères, se voua donc avec un zèle admirable à les servir. Elle achetait aux geôliers la permission d’entrer dans les prisons et, prosternée devant les martyrs, elle leur demandait de la bénir, puis elle pansait les plaies de la torture ou des ulcères causés par l’infection des cachots, où ils étaient dévorés de vermine. Elle les revêtait, les nourrissait, leur lavait les pieds.

Captivité

Anastasie cachait avec soin à Publius, homme de plaisirs, les austérités de sa vie, et sa charité pour les chrétiens, mais celui-ci s’étant aperçu un jour des soins donnés aux prisonniers, entra dans une grande fureur et résolut de la faire prisonnière elle-même dans sa propre maison, sous la garde de serviteurs brutaux, auxquels il recommanda de la garder étroitement et surtout de ne lui laisser voir aucun chrétien.

Ses souffrances, si grandes qu’elles fussent, n’étaient rien en comparaison de la douleur qu’elle éprouvait de ne pouvoir plus soulager les prisonniers, et notamment son père spirituel, saint Chrysologue, qui était parmi eux depuis deux ans déjà, attendant toujours la mort.

Elle put lui écrire une lettre où elle lui raconte son malheur :

« - Après la mort de ma mère, disait-elle, j’ai été mariée à un homme impie qui dissipe mon patrimoine avec d’infâmes idolâtres et me traite comme une magicienne et une sacrilège. Il me tient renfermée avec tant de cruauté que je ne doute pas qu’il ne me fasse mourir. Dans cet état que j’aime beaucoup, n’ayant pas de plus grande joie que de mourir pour Jésus-Christ, une seule chose m’afflige : c’est de voir donner à des impies et à des scélérats les biens que j’avais consacrés au service de mon Seigneur ; c’est pourquoi je vous prie, glorieux serviteur de Dieu, de lui demander dans vos prières que je puisse employer ces richesses pour sa gloire. »

Saint Chrysologue répondit par une admirable lettre qui apporta à la sainte une grande consolation. Mais comme Publius augmentait de jour en jour les rigueurs de sa captivité, Anastasie, croyant que sa fin était proche, écrivit de nouveau à saint Chrysologue pour se recommander à ses prières. Cette seconde lettre donna occasion au bienheureux martyr de lui envoyer une autre réponse, où il lui prédit qu’elle assisterait encore les victimes de la Foi et puis qu’elle obtiendrait la palme du martyre.

Délivrance

Notre-Seigneur vint au secours de sa servante.

Publius avait été désigné par l’Empereur pour aller en ambassade vers le roi de Perse. Il s’éloigna, laissant Anastasie sous la garde d’un scélérat, nommé Codisse, à qui il recommanda de la tenir dans un cachot si étroit que l’air lui manquait. Il espérait la faire mourir et à son retour hériter des immenses richesses qu’elle lui avait apportées en mariage. Mais Publius trouva la mort en chemin, et tous ses projets s’évanouirent avec lui. Dieu veille sur les siens.

Anastasie, rendue à la liberté, put enfin reprendre ses premiers offices de charité, et elle s’acquitta avec une ardeur d’autant plus grande qu’elle était restée plus longtemps sans pouvoir venir en aide à ses frères.

Sainte Anastasie continue ses bienfaits envers les martyrs.

– Mort glorieuse de saint Chrysologue.

Cependant, Dioclétien, s’étant rendu à Aquilée, y commença une véritable boucherie de chrétiens. On lui apprit que Chrysologue ne cessait de prêcher hautement Jésus-Christ dans sa prison, malgré les lourdes chaînes dont on l’avait chargé. C’est pourquoi il le fit venir de Rome, se flattant que, s’il pouvait le porter à sacrifier aux faux dieux, tous les autres chrétiens seraient bien vite gagnés.

Anastasie, ne voulant pas abandonner le généreux confesseur, le suivit à Aquilée.

Lorsque saint Chrysologue fut en présence de l’Empereur, celui-ci essaya de le corrompre par toutes sortes de promesses et par les menaces les plus terribles. Mais ce fut en vain :

« - Je ne connais qu’un seul Dieu, s’écria-t-il ; ce Dieu est mille fois préférable à la vie et à toutes les richesses du monde. Ma plus grande gloire est de le servir. Quant à vos idoles, je les méprise, ainsi que les honneurs dont vous voulez me combler. »

A ces mots, Dioclétien ordonna de le conduire dans un lieu écarté et de lui trancher la tête, ce qui fut exécuté.

On jeta son corps à la mer ; mais il fut recueilli par un saint prêtre du nom de Zoïle qui l’ensevelit dans sa maison. Quelque temps après, le saint martyr lui apparut et lui assura qu’en récompense de ce bon service, il ferait une mort paisible et heureuse, ce qui arriva. Il lui recommanda aussi de remettre les trois vierges Irène, Agape et Chionie, qui habitaient tout près de sa cellule, entre les mains d’Anastasie, afin qu’elle les préparât au martyre.

Notre sainte, ayant eu la même vision, se rendit aussitôt à la recherche des trois vierges, et elle passa avec elles toute la nuit en prières. Le lendemain, Irène, Agape et Chionie furent arrêtées et souffrirent courageusement le martyre. Anastasie recueillit leurs précieux restes et leur procura une sépulture convenable.

Sainte Anastasie et Dioclétien

Après avoir rendu de nombreux services aux martyrs d’Aquilée, sainte Anastasie partit pour la Macédoine, où elle eut les mêmes occasions de signaler sa charité. Les prisons regorgeaient de chrétiens, et souvent l’on était obligé d’en faire mourir un grand nombre pour laisser la place à ceux qu’on arrêtait en foule.

Un jour que l’on avait entièrement vidé une de ces prisons, Anastasie qui l’ignorait, vint comme à l’ordinaire pour secourir les bienheureux captifs. Mais ne les trouvant plus, elle se mit à pleurer. Comme on lui demandait le sujet de ses larmes et ce qu’elle venait chercher dans cette prison, elle répondit avec fermeté :

« - Je cherche les serviteurs de mon Dieu, qui, hier encore, étaient enfermés dans cette prison. »

On comprit par là qu’elle était chrétienne et on la conduisit à Florus, préfet de l’endroit, en lui disant :

« - Nous avons trouvé cette femme, pleurant dans la prison, et pensant que c’est une chrétienne nous vous l’amenons.

« - Tu es donc chrétienne ? lui demanda Florus.

« - Oui, certes, je le suis, s’écria Anastasie ; ce nom qui vous paraît si méprisable est, à mon avis, le plus bel ornement que l’on puisse porter. »

Lorsqu’on apprit à Florus que c’était une femme d’illustre origine, il lui fit de vives instances pour l’engager à se rendre aux volontés de l’Empereur.

« - Pourquoi as-tu quitté ta patrie ? lui demanda-t-il.

« - Pourrais-je, répondit la sainte, résister à la voix de mon Seigneur et de mon Dieu ? Si j’ai abandonné ma patrie, si j’ai quitté mes parents et mes amis, c’est pour obéir à cette voix bien-aimée qui m’appelle, c’est pour prendre la croix du Christ, mon Sauveur, et la porter à sa suite.

« - Mais où est-il donc ce Christ dont tu parles ?

« - Il est partout et rien n’échappe à son regard. Il est au ciel, il est sur la terre ; mais sa demeure favorite est dans le cœur de ses serviteurs fidèles qui l’invoquent et le craignent.

« - Pourrais-tu me les montrer ces serviteurs ? Je suis heureux de les connaître.

« - Jusqu’à présent, ils ont vécu avec nous ici-bas ; mais, ayant offert leur vie en holocauste au vrai Dieu, ils ont reçu en échange une vie infiniment meilleure ; car ils viennent de quitter la terre pour aller converser avec les bienheureux dans le royaume éternel, et c’est là que j’espère les rejoindre lorsque la mort m’aura affranchi des chaînes corporelles qui me retiennent ici-bas. »

Le préfet comprit qu’elle voulait parler des chrétiens qu’il venait d’envoyer au supplice :

« - S’ils sont morts, s’écria-t-il, c’est bien toi qui en es la cause, car c’est toi qui les as enchantés par tes beaux discours, les excitant contre nous et leur persuadant de mépriser les décrets de notre très auguste Empereur ; mais nos dieux, à qui rien n’est caché, t’ont livré entre nos mains ; attends un peu, et tu verras que les tourments viendront à bout de ta fierté.

Cependant, comme il était défendu aux préfets de province de tourmenter les personnes de qualité sans un ordre exprès de l’Empereur, Florus se vit obligé de renvoyer l’affaire à Dioclétien. Lorsque Anastasie fut en présence de ce tyran, dont l’avarice ne cédait en rien à la cruauté, il se mit à l’interroger sur ses richesses, car il aimait encore plus l’or que ses dieux :

« - Qu’as-tu fait de tes trésors, lui dit-il.

« - S’il me restait encore de l’or, répondit la généreuse martyre, je ne me serais pas si tôt découverte, et j’aurais continué de le répandre sur les serviteurs de mon divin Maître. Mais, puisque j’ai épuisé tous mes trésors pour leur venir en aide, il ne me reste plus qu’à offrir mon corps en sacrifice au vrai Dieu. »

A ces mots, Dioclétien, incapable de comprendre une si haute sagesse, renvoya Anastasie au préfet, ne voulant point, disait-il, s’abaisser jusqu’à discuter avec une femme extravagante.

Florus crut qu’il viendrait plutôt à bout de notre sainte par de douces paroles et des flatteries que par des menaces.

« - Pourquoi, lui dit-il, ne veux-tu pas sacrifier aux dieux, quand ton noble père n’a pas rougi de le faire ? Crois-moi, laisse là ce Christ que tu ne connais pas et qui est mort sur une croix comme un malfaiteur, et offre de l’encens aux dieux de tes pères.

« - Autrefois, répondit Anastasie, j’adorais les dieux et les déesses dont vous parlez ; mais dans la suite, prenant un parti plus sage, je les ai jetés au feu, les délivrant ainsi des araignées et des mouches qui en avaient fait leur demeure, et avec l’or que j’en ai tiré, j’ai apaisé la faim d’un grand nombre de malheureux. De cette manière, ce qui ne servait à rien, je l’ai rendu d’une très grande utilité.

« - Je ne souffrirai pas, s’écria le préfet, furieux et hors de lui-même, qu’un tel sacrilège reste impuni. »

Un sourire de piété parut sur les lèvres d’Anastasie.

« - Je m’étonne, dit-elle, qu’un homme aussi sensé que vous l’êtes puisse appeler une action si louable du nom de sacrilège. Car, si vos dieux sont puissants et terribles, comme vous l’affirmez, pourquoi n’ont-ils pas pu se venger ou du moins vous appeler à leur secours lorsque je les réduisais en poudre ! Peut-être ne savaient-ils pas très bien ce qu’ils souffraient !…

« - Notre très illustre et très divin Empereur, lui dit le préfet vous ordonne de sacrifier aux dieux. Il m’a recommandé de vous faire mourir dans les tourments les plus affreux, si vous refusiez de lui obéir.

« - La mort sera pour moi une joie et une délivrance, répondit la sainte sans s’émouvoir.

Sainte Anastasie et le pontife du Capitole

Florus, voyant tous ses efforts inutiles, remit sainte Anastasie entre les mains d’Ulpien, pontife du Capitole, homme adroit et rusé, qu’il jugea capable de la réduire à sacrifier aux idoles.

Mais ni les promesses les plus séduisantes, ni les menaces les plus terribles ne purent changer la volonté de la courageuse martyre. Enfin, Ulpien lui dit qu’il lui donnait encore trois jours pour réfléchir sur ce qu’elle avait à faire :

« - Qu’est-il besoin de trois jours ? répondit Anastasie. Imaginez-vous qu’ils soient déjà passés, car je ne vous dirai rien autre chose que ce que je vous dis maintenant. Je déteste vos dieux, j’abhorre les lois impies et sacrilèges de vos Empereurs. Je ne sacrifie qu’à Jésus-Christ, le roi des siècles, mon Dieu unique et immortel, et c’est avec une grande joie que je mourrai pour son honneur.

« - Je savais bien, lui dit Ulpien, qu’agissant en insensée, tu choisirais une mort infâme comme celle de ton Christ.

« - Amen ! Amen ! Seigneur Jésus ! s’écria Anastasie avec allégresse ; oui, mon Epoux et mon Roi, qu’il me soit fait comme à vous ! »

Ulpien lui donna néanmoins les trois jours, pendant lesquels il la mit entre les mains de femmes idolâtres qui travaillèrent en vain à l’ébranler.

Anastasie passa tout ce temps en oraison, sans prendre aucune nourriture.

Le troisième jour, elle fut ramenée devant le Pontife, qui eut la témérité de vouloir porter sur elle une main impure et souillée. Mais il fut puni sur-le-champ de son audace, car il perdit aussitôt la vue, et un instant après il expira dans de cruelles douleurs.

Nouvelle captivité

Après ce châtiment d’Ulpien, le préfet Florus fit de nouveau venir Anastasie en sa présence. Il lui promit que, si elle consentait à lui céder les biens qui lui restaient, il la laisserait vivre en paix dans sa religion.

« - Vous ignorez, ô juge ! répondit la sainte, qu’il est dit dans nos saints livres : Vendez tout ce que vous possédez et donnez-en le prix aux pauvres. Si vous étiez dans la nécessité, je vous assisterais très volontiers ; mais, puisque vous êtes riche, je me garderais bien de vous donner des biens que la divine Providence m’a confiés pour secourir des malheureux. Il est vrai que vous êtes dans une très grande indigence des biens de la grâce, mais c’est à Dieu de les donner, et il n’en fait largesse qu’aux âmes qui les lui demandent avec ferveur.

« - Ce qui m’étonne beaucoup, lui dit le préfet, qui ne s’attendait pas à une pareille réponse, c’est que le Dieu dont tu me parles sans cesse a été crucifié comme un malfaiteur, tandis que Jupiter, le plus grand des dieux de l’Empire, n’a jamais rien eu à souffrir de semblable. Laisse donc ton Christ et adore notre grand Jupiter.

« - La croix et la mort, répondit Anastasie, sont un sujet de gloire pour le Christ et pour tous les chrétiens, car c’est par la croix et la mort que Jésus-Christ nous a procuré la gloire, comme c’est par la croix et la mort que nous l’avons reçue. Imitez, si vous le voulez, votre Jupiter, mais laissez-moi imiter mon Dieu. »

Le préfet entra dans une grande fureur. Il fit enfermer Anastasie dans une prison très obscure avec ordre de ne lui donner qu’une nourriture à peine suffisante pour entretenir sa vie.

Mais elle fut consolée d’en haut par sainte Théodote, autrefois sa compagne dans la visite des cachots, et qui avait depuis obtenu la palme du martyre avec ses trois enfants.

Au bout de trente jours, le préfet, pensant qu’Anastasie devait être complètement anéantie par les privations, la fit comparaître devant lui.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il la trouva aussi saine et bien portant que si elle eût été délicatement nourrie ! Croyant que les gardes l’avaient trompé et avaient eu trop d’indulgence pour la martyre, il la fit enfermer dans une prison plus obscure que la première, et ordonna à des gardes d’une férocité éprouvée de la traiter avec toute rigueur.

Anastasie passa un mois dans cet affreux cachot, en prières et en oraisons continuelles. Les mains élevées vers le ciel, elle implorait chaque jour le secours de Dieu, le suppliant ardemment de lui venir en aide dans cette dernière épreuve.

Glorieux martyre

Le temps était enfin venu où la bienheureuse Anastasie devait aller jouir du bonheur ineffable que Dieu réserve à ceux qui persévèrent jusqu’à la fin.

Le préfet la fit mettre dans une barque, avec un autre chrétien du nom d’Eutychien et cent vingt idolâtres condamnés à mort pour leurs crimes, et on l’abandonna à l’impétuosité des vagues, sur ce frêle esquif que l’on avait auparavant percé en plusieurs endroits. Sa perte était inévitable.

La mer couvrait déjà presque le vaisseau, lorsque sainte Théodote, apparaissant tout à coup au-dessus des voiles, ramena tous les condamnés sains et saufs sur le rivage.

Emerveillés d’un tel prodige, les cent vingt idolâtres se convertirent. Trois jours après, ils confessaient Jésus-Christ dans les tourments, et, au lieu d’endurer la mort pour leurs crimes, ils recevaient la couronne du martyre.

Quant à Anastasie, elle fut conduite dans l’île de Palmaria avec deux cent soixante-dix autres confesseurs de la foi. On l’attacha à des poteaux, les pieds et les mains étendus, et on alluma un grand feu autour d’elle. Ce fut ainsi qu’elle acheva glorieusement le cours de son martyre.

Son âme s’envola vers le ciel pour triompher à jamais avec ceux qu’elle avait si charitablement secourus sur la terre. On recueillit ses reliques, et plus tard une magnifique église fut bâtie à Rome en son honneur.

C’était l’anniversaire de Noël, et, ce jour où l’enfant Jésus était venu pour elle habiter la terre, elle fut reçue par Lui et sa Mère pour habiter le ciel.

Les peuples ont toujours uni le culte de sainte Anastasie à celui de la crèche, et quand le Pape est libre, nous l’avons déjà dit, il va chanter la troisième messe de Noël à l’église construite en l’honneur de cette sainte près du Forum.